jeudi 28 décembre 2017

Bilan 2017 et regards sur 2018


2017, l'année de la confirmation sur les trails longs


Après avoir franchi un cap en 2016 avec la MH60, mon premier marathon et une belle SaintéLyon, 2017 se devait d'être l'année de la confirmation sur des formats longs, avec :
- un premier 100 km
- un trail de montagne en juillet
- un record à battre sur marathon
- et plus selon l'envie en fin de saison...


Prévisions :


J'avais donc deux gros objectifs sur la première moitié de saison :
- l'Ultra des Coursières  : mon premier trail de 100 km (102 pour être précis) dont je prenais le départ dans le seul but de finir, si possible avant minuit et en bon état.
- le Tour des Fiz 8 Refuges : sur un format équivalent à la MH60 de l'an dernier, le but était surtout le plaisir des paysages, avec quand même un petit objectif de mettre moins de temps que sur la MH60, et même de mettre moins de 15h.

Pour le deuxième semestre, rien n'était figé en début d'année, j'attendais l'après Tour des Fiz pour décider de la suite, avec quelques idées en tête quand même :
- l'Ultra Trail du Vercors 80 km, mi septembre, me faisait envie, par exemple, mais dur à caser dans le planning. Peut-être l'année prochaine du coup...
- et puis il y a l'incontournable Run In Lyon que j'allais pour la première fois faire sous les couleurs de mon nouvel employeur. Dans l'idée je pensais ne faire que le semi, ou au pire le marathon, mais sans trop le préparer, surtout si je faisais l'UTV en septembre. Et puis finalement je me suis pris au jeu de la prépa marathon au point de viser les 3h30 !
- enfin comme on est sur une année impaire, il n'y avait pas de SaintéLyon au programme.



Réalisations :


En chiffres ça donne :

2220km pour 52000mD+ 
Dont 300km pour 13000mD+ en compétition.

6 courses :
2 trails :
    Hivernale des Coursières 31k
    Trail des Bauges 30k

2 trails longs :
    L'Ultra Trail des Coursières 102k (vallonné)
    Le Tour des Fiz 8 refuges 64k (montagne)

1 marathon :
    Run In Lyon

1 abandon :
    Raid Le Puy Firminy 29k


Et par rapport aux prévisions ?


Tout est écrit...
Finir mon premier 100k à l'Ultra des Coursières :

OUI !
L'objectif est rempli sans trembler et dans un temps tout-à-fait satisfaisant puisque je n'ai même pas eu besoin de re-sortir ma frontale. Tout est raconté ici : Ultra trail des Coursières : premier cent !


C'est beau les Fiz
Finir le Tour des Fiz en moins de 15h :

OUI !
14h40 de plaisir en montagne pour finir ce beau trail en bon état, et même que sans les orages j'aurais pu le faire en 14h. J'en fus le premier étonné... tout est raconté ici : Le Tour des Fiz, beau et humide





La délivrance de l'arrivée
Le marathon en 3h30 :

OUI !
Ce temps qui me semblait intouchable, mais que mes entrainements (et les copains aussi) m'ont imposé de viser, et bien je l'ai fait ! Malgré une dernière heure plus difficile, je le boucle en 3h28... tout est raconté ici : Run In Lyon Marathon en 3h30, challenge accepted




Des imprévus :

En début d'année il y a le programme, et puis on se laisse tenter, on clique sur une inscription pas prévue, et on découvre des courses super sympa ! Ce fut encore le cas cette année en juillet au Trail des Bauges, la course qui envoie de la Tome avec une approche différente de mes habitudes : partir fort pour terminer fort !
Et avec moins de réussite puisque j'ai abandonné, j'ai quand même eu le plaisir de découvrir l'historique Raid Le Puy Firminy, enfin le début quoi...




Les joies du partage avec Kikourou :

On a encore fait plein de kilomètres ensemble à l'occasion de offs toujours conviviaux (dans les Monts du Lyonnais, sur les traces de la SaintéLyon... au resto aussi !), on a encore bien rigolé pendant des jours sur le forum à assurer le suivi live des grands ultras de l'été.
Et je n'oublie pas de saluer aussi la bonne ambiance des sorties et courses proposées par le LUR (dont beaucoup de membres sont aussi sur Kikourou).



Des sorties solo en France et dans le Monde :

Cette année j'ai beaucoup bougé, en France et à l'étranger, pour les vacances et des week-ends de détente. Et à chaque fois j'en profite pour caser une ou deux sorties, dans des décors qui valent le détour, comme dans le Diois (Montagne de Beaufayn, Glandasse), à Aiguebelette, au Puy de Sancy, sur l'île de Kos, à Ushuaia ou encore El Calafate. J'en ai vraiment pris plein les yeux cette année !



Et le vélo dans tout ça ?

En 2017 le vélo est sorti deux fois du garage, ce qui est déjà beaucoup plus que les deux années précédentes. Pour l'occasion j'ai fait des photos dans l'Ozon et un film dans les Monts du Lyonnais.



Regards sur 2018


Après un voyage de deux semaines en guise de coupure hivernale début décembre, j'ai repris doucement la course à pied le 13 décembre, la saison 2018 est lancée !

Elle devrait débuter ainsi :
- Un premier bloc d'entrainement jusqu'à fin avril qui sera validé par le 50 km du Trail du Lac de Paladru, avant de prendre deux semaines de vacances.
- Un deuxième bloc où il faudra faire du volume et si possible de la montagne pour préparer l'énorme objectif de 2018 : la Montagn'Hard 125 (et 11 kmD+ !). Un parcours exceptionnel cette année pour les 10 ans de la course où le seul objectif crédible est d'espérer finir (en moins de 36 heures ?). Une première pour moi sur un format aussi long, incluant une nuit complète dehors.

Comme toujours rien n'est encore figé pour le deuxième semestre, mais j'ai déjà des idées :
- En septembre je suis tenté par l'Ultra Trail du Vercors
- En octobre, pour la première fois depuis sept ans, je ne serai pas au Run In Lyon, mais en voyage.
- Comme 2018 est une année paire, je vais sûrement m'aligner sur ma troisième SaintéLyon, et j'ai bien envie de doubler avec le Raid Le Puy Firminy deux semaines avant

Mais pour commencer, comme toujours, ça sera la rentrée habituelle des copains lyonnais à l'Hivernale des Coursières sur un tout nouveau parcours cette année !


Bonnes fêtes de fin d'année et à bientôt en 2018 !!!




dimanche 19 novembre 2017

Le Puy - Firminy : fin de saison à Beaux

Avec de mauvaises sensations depuis le départ de cette belle course qu'est le Raid Le Puy - Firminy, j'ai fini par subir le froid et par décider d'abréger mes relatives souffrances à 3h12, au 29e km, à Beaux.

Voici le film de ce début de nuit :



Il est temps de couper et de partir en vacances.




dimanche 1 octobre 2017

Run In Lyon Marathon en 3h30, challenge accepted !


Et re-voilà le Run In Lyon, l'incontournable rendez-vous du premier week-end d'octobre. Ma septième participation, la deuxième sur marathon, et la première dans le cadre du challenge entreprises avec Consort NT, mon employeur depuis février.

On a monté une petite équipe de motivés sur le 10 km, et moi, j'envisageais de faire le semi-marathon parce que je ne me voyais pas rempiler sur une prépa marathon après un premier semestre bien chargé... Bon en fait je n'ai pas hésité longtemps. Ca n'aurait pas été marrant si je ne re-faisais pas le marathon !

Alors après le Tour des Fiz fin juillet et deux petites semaines de récupération, je reprends mon plan d'entrainement marathon de l'an dernier, sur sept semaines, mais en augmentant légèrement les allures pour les adapter à mon nouvel objectif : moins de 3h40, et si possible approcher les 3h35.

Les premières semaines d'entrainement sont dures. Il fait très chaud et j'ai du mal avec les fractionnés VMA, trop intenses. Les séances de seuil passent mieux, heureusement. Puis, comme l'année dernière, dès que la canicule estivale passe, début septembre, et qu'il commence même à faire frais, la condition décolle de façon spectaculaire ! Le cardio reste assez bas et sur les séances d'allure je vais toujours un peu plus vite que prévu sans en souffrir. Voilà qui est encourageant. Je pense sérieusement à viser les 3h35.

A trois semaines de la course, j'ai calé la sortie longue la plus longue, et comme l'année dernière, elle va me servir de (crash) test grandeur nature. Presque 30 km en 2h30 dont au moins 27 à 12 kmh, sur le papier ça me place sur un objectif de 3h30... Mais ça me fait peur. Psychologiquement j'ai du mal à m'habituer aux vitesses que je suis pourtant capable de tenir, et je ne voudrais pas partir trop vite et exploser le jour J.

Sauf que mon entourage kikouresque et les séances d'allure suivantes n'auront de cesse d'essayer de me convaincre de tenter les 3h30. Et c'est vrai que sur le papier c'est jouable, je suis toujours à un peu moins de 5'/km, j'aurai des regrets si je ne tente pas ce bel objectif... alors banco ! 3h30, challenge accepted !!

J'accepte surtout le fait que contrairement à d'habitude je ne pourrai pas gérer. La stratégie sera la suivante : partir vite (entre 4'50 et 4'55/km), tenir le plus longtemps possible, et perdre le moins de temps possible quand l'allure cible ne sera plus tenable. Il va falloir s'arracher. Je suis prêt.


La Course



D'habitude ça commence par un petit tour à Bellecour le vendredi soir pour récupérer mon dossard, mais pas cette année. Challenge entreprise oblige, c'est mon collègue Sov, qui les a récupérés pour toute l'équipe Consort NT, qui passe me livrer tout ça directement au boulot dans l'après-midi, avec en plus ce beau maillot rouge fraîchement floqué "CONSORT à fond l'effort" ! Ah et puis je ne vous avais pas dit, mais Sov a aussi un dossard pour Claire qui profite d'un désistement dans l'équipe pour faire son retour sur 10k !

Dimanche matin, jour J, à une heure de l'heure H (donc grosso-modo à 7h40), je me pointe à la consigne, où il n'y a même pas la queue, pour poser mon sac d'affaires de rechange pour après la course. Il est temps d'enlever la veste, et bonne surprise, en plus de faire plutôt beau (alors qu'on pouvait craindre des averses) il ne fait pas si froid que ça.

Etape suivante, sous la queue du cheval (celui de Louis XIV...) pour le traditionnel rendez-vous Kikourou, le temps de se motiver et de poser devant l'objectif de Jérôme, notre (et surtout mon, comme on le verra plus tard) suiveur-encourageur-cycliste !

Faudrait voir à ne pas se tromper de queue de cheval non plus !

A 8h tout le monde se disperse, chacun va rejoindre son sas de départ. J'y vais doucement car il est un peu tôt quand même pour m'échauffer, puis je fais quelques longueurs de trottinage avant de me placer dans le premier tiers du sas "3h30". Yapluka !

Départ imminent !

L'attente passe vite et à 8h40 c'est parti ! Je me mets tout de suite dans l'allure, 4'55/km sur les deux premiers, c'est parfait, ça me semble presque naturel (ça sert de travailler les allures à l'entraînement...), reste à voir combien de temps ça va tenir.

Au 4e kilomètre, comme prévu, Jérôme est à son poste à la sortie de la trémie pour nous encourager. Il aura droit à un pouce en l'air et un gros smile... je suis bien dans mon rythme et bien content de le voir.

Les kilomètres s'enchaînent sans histoire le long de la Saône, et au 10e, juste avant de franchir le fleuve devant chez Bocuse, je passe en 49 minutes, parfait, j'ai une minute d'avance. Ce qui est bien avec un objectif de 3h30 c'est que ça fait du 5'/km donc les temps de passage sont faciles à calculer : 50' au 10e, 1h45 au semi, 2h30 au 30e.

Depuis le départ je suis toujours quelques dizaines de mètres derrière le meneur d'allure des 3h30 et sa grappe de groupies. C'est comme ça que j'ai décidé d'appeler les coureurs qui restent groupés autour de l'homme à la flamme bleue pour s'assurer d'être dans le bon rythme. En fait je me rapproche doucement d'eux à la faveur des ravitos où je ralentis à peine le temps de boire, et de prendre un bout de banane à celui du 15e kilomètre.

Et alors que je mâche ma banane et qu'on tourne à gauche en direction du tunnel "modes doux", re-voici Jérôme qui surgit sur son fidèle destrier et qui me suit et m'encourage sur quelques dizaines de mètres. Encore une fois, je lui montre que tout va bien et que je vais tout péter !!

Dans le tunnel, privés de signal GPS, les coureurs doivent régler leur allure au feeling. Pour moi pas de souci, je règle ça au cardio et aussi à l'habitude de cette allure travaillée à l'entraînement. Par contre le meneur d'allure et ses groupies ont un poil ralenti, et je reviens doucement sur eux. Au milieu du tunnel j'aimerais bien les dépasser pour garder mon rythme, mais impossible de trouver l'ouverture, c'est trop étroit. Tant pis, je reste dans ce petit peloton en me disant que ça ne sert à rien de s'énerver, que ça ne me fait pas tant ralentir que ça, et que ça ne me fait pas de mal. M'enfin ça m'énerve un peu quand même, et à la sortie du tunnel je pose une petite accélération pour m'arracher de ce groupe, avant de reprendre ma vitesse de croisière et de me dire que ce n'était pas forcément très malin d'accélérer comme ça.

Arrive ensuite le Parc de la Tête d'Or qui marque la mi-course. Je passe au semi-marathon en 1h43'30, j'ai 1'30 d'avance sur le plan de marche mais surtout, j'égale mon record sur cette distance ! Sauf qu'il va falloir en faire un autre de semi là, tout suite, et que dans les kilomètres qui suivent je commence déjà à sentir les mollets se durcir. On rentre dans une autre phase de course, celle où il faut composer avec la fatigue musculaire qui s'installe progressivement sans pour autant faire baisser mon rythme. C'est en gros ce que je raconte à Paulo (sur son vélo) que je croise au début des quais du Rhône au 25e kilomètre... Et oui, moi aussi ça m'a surpris, d'être capable de discuter à ce moment là (même si ça n'a pas été une longue conversation non plus).

Je vole sur les quais !


Il faut dire que malgré les premiers signes de fatigue j'ai la niaque ! Les quais du Rhône c'est mon jardin. Je les ai suffisamment parcourus sur des séances de seuil long pour savoir que c'est là, dans ce sens, que je tiens mes meilleures allures. Et ça se confirme avec trois kilomètres consécutifs à moins de 4'50/km... mais je vole !! Et cerise sur le gâteau, Jérôme le super-suiveur-à-vélo, viens de me rejoindre, et il me suit... et il va me suivre jusqu'au bout de la course ! Vraiment trop sympa de sa part !




Tout en dépassant régulièrement des coureurs (mode pac-mac ON) je franchis la barre symbolique du 30e kilomètre, en 2h27. J'ai 3 minutes d'avance, ça sent bon, et je ne me prends pas le fameux mur du 30e, même si je commence quand même à en avoir plein les pattes et un peu d'inconfort dans les lombaires.

C'est plutôt à partir du 32e que je vais me prendre régulièrement des petits murets, tous les deux ou trois kilomètres, la difficulté pour tenir le rythme s'accroît. Le temps semble de plus en plus long entre les bornes et je dois constamment me surpasser pour ne pas ralentir. Cette fois c'est la guerre !! Je m'y étais préparé, et avec les 3 minutes de marge que j'avais au 30e je sais que je vais la gagner cette guerre ! Mais elle est quand même de plus en plus dure cette p*t**n de guerre !! Je pense que sur cette fin de course qui n'en fini pas de ne pas en finir, Jérôme a dû voir mon visage décrépir au fil des minutes...

Au 38e kilomètre, après avoir franchi le "col" du pont Raymond Barre, on passe à la pointe de la Confluence, sur un sol caillouteux, avec une petite bosse qui doit faire au moins 2 mètres par 10, un monstre quoi ! C'est dingue comme la moindre perturbation dans la foulée régulière du marathonien est dure à encaisser, ça fait mal, mais il faut relancer, c'est la gueeeerre !!

A partir de là je ne pourrais plus tenir les 12 km/h (soit 5'/km). Je savais que ça arriverait. mais avec 3 minutes de marge et 4 km à boucler je sais que je peux me permettre du 5'10/km, c'est ce qui me permet de m'accrocher dans la tête et de continuer malgré des kilomètres qui semblent durer une éternité... jusqu'à la délivrance, la dernière ligne droite où je ne sens plus aucune douleur et où j'accélère dans un ersatz de sprint final, victorieux, heureux, finisheux... en 3h28'05" ! incroyable !!

Libéré, délivré... perché !

Je mettrai ensuite au moins dix minutes à me traîner jusqu'au ravito final et à la consigne pour récupérer mon sac... il va me falloir ré-apprendre à marcher je crois. Puis je croise Sov en coup de vent (il est rapide le bougre) avant d'aller me poster à l'arriver pour attendre Claire dont la vague sur le 10k a démarré très en retard (j'étais déjà arrivé en fait).

Un peu plus d'une heure plus tard, tout est bien qui fini bien, et on se raconte nos bonnes sensations de course au Ninkasi.










vendredi 1 septembre 2017

Les sentiers de fin d'été


Avant et pendant la préparation du marathon de Lyon (dont j'espère terminer le récit détaillé bientôt), je me suis autorisé deux belles sorties trail au soleil. Voici les images :


14/08/2017 : Vallée de Chaudefour et Puy de Sancy

28,4 km - 1411 mD+
Ici la trace, ici les photos et ici le film.

Vue sur la Vallée de Chaudefour

02/09/2017 : Ascension du Mont Dikaios sur l'île de Kos

25,4 km - 1010 mD+
Ici la trace, ici les photos et ici le film.

Replat avant le sommet du Mont Dikaios



Bon et maintenant je me remets à l'écriture du récit du marathon...





dimanche 30 juillet 2017

Le Tour des Fiz, beau et humide


Après l'Ultra Trail des Coursières, mon deuxième gros objectif de l'année se passe à la montagne, et plus précisément à Passy (74), sur un format équivalent à la MH60 de l'an dernier, qui se déroulait "juste en face".

Vue sur le terrain de jeu de l'an dernier

Pour un peu j'y serais retourné, mais les retours positifs de Jérôme et quelques images du désert de Platé à la télé fin 2016 m'ont convaincu d'aller user mes crampons sur le

Trail du Tour des Fiz, 8 refuges
63,5 km - 5070 mD+


L'avant :


Les semaines qui précèdent sont bien sûr consacrées à la préparation, que j'attaque fin mai après avoir bien récupéré de l'Ultra des Coursières. En semaine, c'est de l'entrainement structuré dont j'ai l'habitude avec fractionné, endurance fondamentale, fartlek, et plein de trucs sympas les week-ends : du trail en solo, de l'urban-trail aussi, le massif de l'Epine, du vélo, un maratrail en off Kikourou, le Trail des Bauges, et l'ascension du Glandasse pour finir.

Mon roadbook sur les bases de 14h45
Avec tout ça, il s'est passé un truc étonnant : la confiance. J'ai abordé le Tour des Fiz serein, avec la sensations de grimper mieux que jamais et d'avoir une endurance à toute épreuve. Enchaîner les kilomètres verticaux... même pas peur ! A tel point que ma préparation mentale des dernières semaines, là où d'habitude on psychote et on a peur, a consisté à éviter l'excès de confiance tout en gardant cette bonne sérénité.

Au moment d'écrire mon roadbook et d'estimer mes temps de passage, je suis tout de même resté prudent, comme d'habitude, je suis parti sur des estimations plutôt pessimistes en pensant pouvoir aller plus vite le jour J.

La dernière semaine, mes pensés étaient tournées vers la surveillance de la météo (qui annonçait des orages l'après midi) et la "stratégie" de course, toute simple : ne pas perdre de temps aux ravitos, ne pas s'attarder à Salvagny car c'est un piège...


... et faire la grosse pause au refuge du Grenairon, avec casse-croûte, recharge de la montre et changement de la batterie de la GoPro. Ca, c'est ce qui était prévu.

Samedi 29 juillet, Marie-Laure m'accompagne, on a pris le fourgon, et on va directement au Mountain Store de Passy pour récupérer le dossard, et faire quelques emplettes, avant d'aller prendre nos quartiers au camping les Iles, à 3 kilomètres de là, au bord du Lac de Passy dont on fait le tour à vélo pour profiter de ce cadre exceptionnel entre le Mont-Blanc, les Aravis et les Fiz.

Le Mont-Blanc, les Aravis, les Fiz
A 21h30 je me couche, sans pour autant trouver un bon sommeil... y a pas idée aussi de se coucher aussi tôt !


Le pendant :


Dimanche 30 juillet, 2h30 du matin, le réveil sonne. Je grignote un semblant de petit dèj en m'habillant et en finissant de tout faire rentrer dans le sac que je laisserai à la consigne, et à 3h00 j'enfourche mon vélo pour une petite mise en jambe facile de 3 km jusqu'au Mountain Store, point de départ des navettes qui montent les coureurs jusqu'au départ à Plaine Joux.

Là-haut il fait toujours aussi nuit à 4h15, et je retrouve Jérôme et Blanbar (un Kikou dont on fait la connaissance) autour d'une tranche de quatre-quart et d'un caf... ah non ! pas du tout ! pas de café ! on ne sait pas quel effet ça pourrait avoir sur nos intestins endormis... allons plutôt nous placer sagement dans le sas de départ.


1) Plaine Joux - Refuge de Varan : 10,8 km - 930 mD+ : 221e après 1h47


Le temps de quelques selfies nocturnes, et il est déjà 5h00, compte à rebours, et départ à la frontale pour une longue et belle journée.

Les premiers kilomètres sont en légère descente, donc parfaits pour une mise en jambe tranquille, à ceci près qu'il faut rester très prudent car le terrain est plutôt glissant. Je prends donc un rythme raisonnablement pas trop lent et je déroule dans les sous-bois.

Un troisième kilomètre en côte, ce n'est pas trop long, je laisse les bâtons rangés histoire de chauffer un peu les cuisses, et les sensations sont bonnes. La journée se présente bien.

Suivent une bonne descente et des faux-plats pour boucler la première heure de course. Doucement le jour commence à se lever sur les lumières de Passy en contre-bas.

Au 8e kilomètre, cette fois je sors les bâtons pour la première vraie côte du jour : 2,8 km pour 540 mD+ jusqu'au Refuge de Varan, lieu du premier ravito. Malgré quelques passages un peu pentus, cette côte n'est pas trop dure, et elle nous offre de beaux points de vue sur le Mont-Blanc au levé du jour... le spectacle du Tour des Fiz commence.


Le jour se lève sur le Mont-Blanc



2) Refuge de Varan - Refuge de Platé : 16,2 km - 1800 mD+ : 214e après 3h13


Au Refuge de Varan, j'opère un bref ravito : remise à niveau des bidons, un bout de pain d'épice, une photo et ça repart. Par contre, je m'en rendrai compte un peu plus tard, j'ai oublié de ranger ma frontale. Pas grave, posée sur mon buff elle sait se faire oublier.

Nous voici maintenant sur un passage en petites montée et descentes très fun, en balcon, avec une vue imprenable sur le Mont-Blanc, le Prarion, le Mont Joly et tous leurs amis, alors que le soleil surgit de derrière la montagne, le spectacle continue pour mon plus grand plaisir !

C'est pas tout ça, mais au 14e kilomètre, comme le disait fort justement un autre coureur, on en a fini avec les entrées, maintenant on attaque le plat de résistance. En effet, nous voilà au pied de la tant attendue et redoutée ascension du Col de la Portette, qui se découpe en deux tronçons, avec le Refuge de Platé en guise de gare intermédiaire.

La première partie, c'est 2 km pour 650 mD+, ça commence à être bien pentu. Le sentier fait plein de jolis petits lacets dans lesquels je trouve rapidement mon rythme, et je commence même à doubler du monde et à rattraper systématiquement le coureur suivant. Même quand je m'arrête pour prendre une photo, je refais vite mon retard, et je double... incroyable !

A près de 2000 m d'altitude on entre dans la Cheminée, ce petit couloir entre les rochers, duquel je me demande bien comment on va sortir.


La Cheminée

Puis le chemin prend à gauche, en balcon avec un petit pont, puis fini par déboucher, pour mon plus grand émerveillement, sur ce petit replat au bord du Désert de Platé. Entre les lapiaz, le refuge est là qui me tend les bras !

A l'orée du Désert de Platé



3) Refuge de Platé - Refuge des Sales : 21,7 km - 2160 mD+ : après 4h27


Au Refuge de Platé, où je m'arrête trois minutes pour grignoter, me repoudrer le bidon, et ranger ma frontale (ben oui, il serait temps), il y a une chaude ambiance. Et pour cause... "Voilà les premiers du 30 !! Ils arrivent !!". Et zou ! même pas le temps de les voir se ravitailler qu'ils ont déjà filé. Du coup j'en fait de même, mais moins vite.

A partir de là, et pendant un bon paquet de kilomètres, il me faudra être vigilant pour ne pas gêner les avions de chasse du 30 km qui me doublent par wagons à une vitesse impressionnante.

Bref, revenons à notre Col de la Portette. On la voit bien depuis le Refuge de Platé, cette encoche dans la roche à 1,3 km et 310 mD+ d'ici. Et comme les premiers hectomètres d'approche sont plutôt faciles, autant dire que là fin est bien raide, et caillouteuse. La vitesse de croisière baisse sensiblement, mais finalement, y a pas de mal, et je double encore un ou deux gars.

Col de la Portette, droit devant !

Au Col de la Portette (2354 m et point culminant du jour) il y a une super ambiance, avec acclamations et encouragements personnalisés pour chacun. Mais le plus beau, ce sont les derniers pas, le franchissement du col avec la vue qui s'ouvre sur un magnifique vallon, la barre des Fiz, et même les Aiguilles Rouges au fond. C'est somptueux ! C'est vraiment de cette sensation dont on rêve quand on s'imagine "passer un col", cette découverte d'un grand paysage qui s'ouvre à nos yeux en un instant.


La vue depuis le col... en fait c'est encore plus beau en vrai !

Depuis le col, on va descendre jusque dans la vallée, 1500 m plus bas ! Le mot d'ordre est alors de s'économiser car les longues descentes ça laisse des traces. J'y vais donc prudemment, d'autant que le début est un peu pentu, et que j'ai plus envie de lever les yeux vers le paysage que de regarder où je mets les pieds (et puis faut laisser passer les avions du 30 aussi...).

Moi qui suis normalement plutôt meilleur descendeur que grimpeur, je me rends compte qu'aujourd'hui c'est l'inverse. Je me traîne un peu en descente, et ça sera comme ça toute la journée, mais bon, pas de souci, la prudence est mère de sûreté (c'est bien comme ça qu'on dit ?). En plus il est très sympa ce début de descente, avec des passages entre les cailloux, des bouts de prairie...


Des traileurs dans la prairie



... des vaches...













... un âne !!

Il était là, tout beau tout gentil à m'attendre au bord du chemin !

Je tiens mon traditionnel ânefie, ma course est donc réussie, CQFD ;-)

Alors que j'arrive tout content au ravito du Refuge de Sales, je sens qu'il fait un peu plus chaud et qu'il va falloir boire plus pour ne pas tomber dans le piège de la déshydratation. D'ailleurs j'ai déjà rangé le buff au profit de la casquette.


4) Refuge des Sales - Salvagny : 29,8 km - 2200 mD+ : 216e après 5h42


Je reste trois ou quatre minutes au ravito pour refaire les niveaux, m'envoyer un bon petit godet de Coca frais, et manger du salé (Tucs, saucisson, Comté). C'est que je commençais à avoir une bonne petite faim là. Du coup je décide qu'il est temps de me faire un bon petit casse-croûte, et me voilà parti au petit trot avec un beau sandwich saucisson-fromage à la main, miam !






La suite de cette longue descente se fait sur un chemin caillouteux dans les Gorges de Sales, parsemées de jolies cascades et de randonneurs qui ont bien choisi leur endroit pour en prendre plein les mirettes.

Je profite aussi de la beauté des lieux, en ayant toujours l'impression de ne pas descendre bien vite, et en me faisant régulièrement doubler, par des coureurs du 30 (avant qu'ils bifurquent enfin sur un autre chemin), mais aussi parfois par mes homologues du 60. Pas grave, je ne vise pas le podium.





Les Gorges de Sales

Cette descente est décidément très très longue. Et ses derniers kilomètres ne sont pas les plus agréables. Il fait de plus en plus chaud (tout est relatif hein, rien de caniculaire aujourd'hui et heureusement) et on enchaîne les passages en sous-bois et traversées de routes, avec même encore un peu de bitume tout au fond de la vallée, pour arriver au ravito de Salvagny.




5) Salvagny - Refuge du Grenairon : 36,6 km - 3300 mD+ : 203e après 7h45


Au 30e kilomètre on serait tenté de se dire que le ravito de Salvagny marque la mi-course, mais attention, il en reste encore un peu plus de 30 à faire, et surtout, plus de 2800 mD+ à gravir. Ajoutons à ça qu'on se trouve au dernier endroit où il est "facile" de se faire ramener à Passy en cas d'abandon et qu'on est juste au pied de la très longue montée vers le Refuge du Grenairon (6,5 km pour 1100 mD+). Il faut donc absolument débrancher le cerveau en arrivant ici, remettre poudre et eau dans les bidons, bien boire, manger un peu, poster un message sur Kikourou, et repartir aussitôt.

Après l'interminable descente depuis le Col de la Portette et ce ravito rapide à Salvagny, il n'est pas facile de se remettre en mode grimpeur sur ces premiers hectomètres de montée, raides, sur une grosse piste, alors que je crains que la chaleur s'installe.

Heureusement, le chemin devient plus agréable et ombragé, en lacets dans la forêt avec des pentes variables et pas trop méchantes. Je prends mon rythme, je suis presque tout seul, et v'là que je me fais enrhumer deux fois par des bêtes de course ! Mais ils ne sont pas là les coureurs du 30 normalement... C'est en apercevant le dossard du deuxième larron que je me rappelle que certains font la course en relais, et que là, ils sont tout frais les relayeurs.

Quoiqu'il en soit, je monte, lentement mais sûrement, il fait beaucoup moins chaud au fur et à mesure que les nuages s'installent, et je rattrape même quelques gars au fil des lacets. Alors que la végétation s'éclaircit avec l'altitude, après avoir traversé deux ruisseaux, on a une belle vue sur les lapiaz d'un côté et la vallée de l'autre. Ca fait toujours un peu plaisir de voir qu'on a déjà grimpé tout ça, même s'il reste encore du boulot jusqu'en haut.

Les lapiaz

Je dois être environ à la mi-course là, mais je trouve un peu le temps long. Je calcule mes temps par rapport à mes prévisions et je trouve que je n'ai finalement pas tant de marge que ça sur la prochaine barrière horaire (en fait je me suis trompé d'une heure dans mon calcul...). Pour la seule fois de la journée je doute un peu. Je pense que le sommet est bientôt là, mais il n'arrive pas. Puis on passe dans un monde beaucoup plus minéral, mais ça grimpe toujours... elle est plus longue que prévu ou quoi cette côte ??


La fin, très minérale, de l'ascension vers le Refuge du Grenairon

Et voilà enfin le sommet (de la côte hein, à 1974 m, pas de la montagne qui culmine elle à 2775 m), et le Refuge du Grenairon, tant attendu puisque c'est là que je comptais faire ma plus grosse pause.


Le Refuge du Grenairon, qui se mérite !



6) Refuge du Grenairon - Refuge des Fonts : 45,3 km - 3650 mD+ : après 9h22


Comme tous les bénévoles, ceux du refuge du Grenairon sont très sympa et aux petits soins. Malheureusement là ils font avec ce qu'ils ont : plus de fromage et rationnement d'eau gazeuse : un verre pas plus, par contre c'est Coca et saucisson à volonté, ouf, l'essentiel est sauf !

Quant à moi, je ne ressens pas plus que ça le besoin de faire une grosse pause, et j'ai un peu la flemme d'enlever mon sac et de déballer mes batteries et câbles. Ca tombe bien, la montre semble pouvoir tenir toute la course sans recharge, et la batterie de la GoPro pourra bien tenir encore jusqu'au prochain ravito. Je me contente donc de remplir mes bidons, de boire et de grignoter, sucré, salé, tout y passe, et je repars après à peine plus de cinq minutes avec un bon sandwich au saucisson à la main.

Un sac, une veste, un sandwich...

A propos de ma flemme d'enlever mon sac... et ben c'est raté ! Ca ne fait même pas cinq minutes que j'ai quitté le ravito, que déjà les premières grosses gouttes me tombent sur le coin du nez. Je m'arrête aussitôt pour mettre ma veste de pluie, sans même avoir eu le temps de finir de manger.



C'est donc sous une pluie finalement peu violente que je perds de l'altitude (900 mD- en 5 km) sur une piste assez roulante, mais sur laquelle je n'arrive pas à me lâcher. C'est la constante du jour, je suis lent dans les descentes, même faciles.

En bas le soleil fait une percée à traverse les arbres, il faut vite s'arrêter de nouveau pour enlever la veste sous peine de surchauffe sur cette grande piste, d'abord plate, puis de plus en plus pentue. Je n'aurai pas trottiné bien longtemps avant de devoir reprendre la marche nordique, la pente étant bien plus marquée que je ne l'imaginais sur le papier. Au moins ça me laisse le temps de profiter de la végétation luxuriante et des impressionnants plissements dans ces gorges où coule le Giffre des Fonts.


Spectaculaire plissement rocheux

Après un petit pont en béton, quelques jolis lacets marquent l'entrée dans le Cirque des Fonts, à l'approche du refuge éponyme, et donc du ravito. C'est beau, mais très couvert... très très couvert... ils avaient annoncé des orages en début d'après-midi non ?


Le Refuge des Fonts


7) Refuge des Fonts - Refuge Alfred Wills : 51,2 km - 4350 mD+ : 197e après 11h17


J'arrive donc au Refuge des Fonts, je prends un Tuc, puis une goutte sur la tête, puis dix, puis... tous aux abris ! Je ne suis pas là depuis deux minutes qu'on se prends une rincée mémorable faite de litres de pluies et de grêle ! Tout le monde s'abrite dans les chalets. Je suis avec quelques autres coureurs et un organisateur (le préposé au talkie-walkie) dans un petit réduit, devant les toilettes...

Très vite, notre gentil organisateur nous informe que la course est neutralisée jusqu'à nouvel ordre. J'en profite pour changer la batterie de la GoPro, au moins ça, c'est fait.

Il nous faudra patienter 20 minutes avant que la course ne reprenne. L'orage est passé et on repart tous ensemble à l'assaut du Petit Col d'Anterne (4 km pour 640 mD+). Je double, on me double, je redouble, bref, chacun reprend son rythme. Le mien est plutôt bon. Cette longue pause forcée semble m'avoir fait du bien, et même si cette montée dure longtemps, je la vis bien, et mes yeux se régalent : au début, avec l'humidité et la végétation, le décors était quasi tropical, et en prenant de la hauteur je pouvais contempler tantôt les Frêtes du Grenier, tantôt les Rochers des Fiz.


Les Frêtes du Grenier

Dans l'ascension du Petit Col d'Anterne

A 2038 m, au Petit Col d'Anterne, le plus dur est largement fait, et je descends sereinement ce joli single dans la prairie, face aux Rochers des Fiz, jusqu'au Refuge Alfred Wills. Quel bel endroit !


Les Rochers des Fiz depuis le Petit Col d'Anterne



8) Refuge Alfred Wills - Refuge de Moëde-Anterne : 56,5 km - 4850 mD+ : après 13h16


A Alfred Wills les bénévoles sont super sympas, y a du Coca et du saucisson (entre autres), tout pour être bien. Mais je ne souhaite pas vraiment m'attarder, juste me ravitailler. Et comme aux Fonts, la météo va en décider autrement. La deuxième couche d'orage s'abat sur nous pauvres mortels abrités sous deux légères pergolas. Cette fois pas de grêle, mais de violentes rafales qui non contentes de nous refroidir, vont finir par plier l'une des pergolas. Qu'à cela ne tienne, on part se réfugier dans le gite, enfumé au feu de bois, où les pauvres randonneurs qui croyaient se reposer, se retrouvent envahis.

La course aura été neutralisée pendant 40 minute avant qu'on puisse tous repartir à la queue-leu-leu dans la prochaine ascension. Contrairement à tout à l'heure, la pause ne m'a pas fait du bien. Je me suis refroidi et j'ai du mal à retrouver le rythme mais bon, ça passe, et je finis enfin par déboucher sur l'un des décors symboliques de ce Tour des Fiz : le Lac d'Anterne au pied de la Pointe d'Anterne avec au fond, le Col d'Anterne (ces quelques précisions pour éclairer vôtre lanterne...).


Lac, Col, Pointe... d'Anterne

J'ôte la veste de pluie, je trottine dans la prairie, je me mouille les pieds dans les ruisseaux, m'en fout il refait soleil et je suis content !

Puis le sentier s'incline de nouveau pour la dernière petite montée du jour, alors que la pluie revient (donc je mets la veste) puis cesse cinq minutes plus tard... tant pis je garde la veste.


Il pleut ou il fait soleil, faudrait savoir !

A 2257 m, après une montée plus longue qu'elle n'y paraissait, je suis enfin au Col d'Anterne, ça fait plaisir, il ne reste plus qu'à descendre pour rallier l'arrivée qui est toutefois encore un peu loin (oui, 8 km c'est loin en fait).

Avant d'entamer prudemment la descente glissante, je profite de la vue sur un Mont-Blanc, couvert de nuages noirs, sur l'orage qui sévit dans la vallée de Chamonix, et sur les Aiguilles Rouges traversées par un arc-en-ciel qui n'est pas sans me rappeler celui du dernier sommet de l'Ultra des Coursières... magique coïncidence...


Le Col d'Anterne

Arc-en-ciel sur les Aiguilles Rouges

Je me laisse donc descendre gentiment vers le Refuge de Moëde-Anterne qu'on voit de loin posé au milieu du paysage.


Les Refuge de Moëde-Anterne




9) Refuge de Moëde-Anterne - Refuge d'Ayères : 61,1 km - 5000 mD+ : 209e après 14h16

Merci Madame ;)


Au Tour des Fiz, refuge = ravito. Cool ! un ravito ! Moi j'aime bien les ravitos !
Pain, saucisson, fromage, alors je dis : "Il ne manque plus qu'on coup de rouge avec ça...". Et voilà que ma bénévole préférée (ben oui c'est elle ma préférée du coup) attrape une bouteille de vin me dit : "Chiche ?". Ben oui, chiche, et en plus il était bien bon !


Allez, y a un trail à finir quand même, en plus c'est beau et roulant face au Lac et à la Pointe Noire de Promenaz. Puis on prend à droite et ce n'est plus du tout roulant. J'en avais entendu parler et m'y voici dans cette portion de descente assez raide, très technique, potentiellement glissante, avec parfois des câbles et des repose-pieds en acier pour franchir de grosses marches... je me traîne comme jamais, encore plus lent qu'en montée ! Et elle est plus longue que je ne le pensais cette foutue descente. Mais le Tour des Fiz sait toujours se faire pardonner avec des décors beaux à souhait, comme ici : le canyon du Souay.


Les Chalets du Souay

Aux Chalets du Souay on retrouve une piste ultra roulante, presque une route. Il reste 4 kilomètres à faire comme ça, fini les difficultés ! Et à peine un kilomètre plus loin, c'est Jérôme qui m'attend là, trop cool ! Il n'arrête pas de me prendre en photo en plus de m'encourager. Il va même pousser le vice jusqu'à essayer de me faire courir dans les faux-plats montants, mais y a pas moyen, je crois que je suis fatigué en fait, mais tellement content.





10) Refuge d'Ayères - Plaine Joux : 63,5 km - 5070 mD+ : 208e après 14h39


Un petit Coca en passant au dernier ravito, le Lac Vert pour une dernière photo, et un bon faux-plat bien montant pour déboucher sur Plaine Joux, et courir, les bras levés, vers l'arrivée.


Le Lac Vert et le Mont-Blanc


Le finisher



L'après :


Après une telle course, je savoure. J'espérais faire moins de 14h45, c'est fait en 14h39, en comptant l'heure perdue avec les neutralisations de course.

C'est vraiment sympa de la part de Jérôme de m'avoir attendu pour l'arrivée, ça fait bien plaisir. Et après le passage à la consigne pour récupérer mon sac, il va encore falloir qu'il m'attende pendant que je me change, avant de profiter enfin du repas bien mérité (et de la sauce aux morilles bien goûtue).

Plus tard, Jérôme me dépose en voiture aux Mountain Store où je retrouve mon vélo. Les trois kilomètres jusqu'au camping ne sont pas trop durs malgré des jambes bien fatiguées, que je vais bien reposer pendant dix jours.

Aujourd'hui, dix jours après, j'ai repris doucement la course dans Lyon et mon plan marathon est déjà prêt pour commencer la semaine prochaine la même prépa-RIL que l'an dernier en visant un chrono un poil plus rapide. Vais-je y parvenir ? Suspense...