dimanche 27 mars 2016

Trail de Mirmande 47k, ou 48... ah ben non, 50 en fait !

Après une bonne semaine de beau temps printanier, et une incertitude jusqu'au dernier moment (pour cause de voiture indisponible), je suis bien, en ce dimanche matin, au départ du Trail de Mirmande... sous la pluie !

Les photos - Le film

Arrivés une heure avant le départ avec David (encore merci à lui de m'avoir emmené dans "son pays"), ça laisse juste le temps qu'il faut pour boire un petit café (faut dire qu'avec le changement d'heure la nuit a été courte), de retirer le dossard, et de se faire déjà une idée définitive sur la bonne humeur et la gentillesse des organisateurs et des bénévoles.
Sans trop traîner je file me changer à la voiture. Finalement je me débarrasse de la sous-couche technique pour ne garder que le maillot et les manchettes. Sur le moment j'ai un peu froid, mais c'était le bon choix, j'aurais vraiment eu trop chaud sinon. Et par dessus, bien sûr je mets ma veste de pluie Cimalp Storm dont je ne cesse d'apprécier les qualités, surtout par un temps comme aujourd'hui !

Après un petit briefing plein d'humour de l'excellent Ludovic Collet, c'est le départ à 9h tapantes.

Tous derrière le n°1 de Frédéric Desplanches !

Ca commence par un petit tour du camping afin d'étirer un peu le peloton, et de se faire tirer le portrait par la même occasion.

Un petit tour dans le camping de la Poche

Et dès le deuxième kilomètre on entre dans le vif du sujet avec la première côté, déjà bien sérieuse. On monte en file indienne, sur un rythme qui me va bien (pas trop rapide donc) et le bouchon tant redouté n'arrive qu'en haut de la côte, dont les derniers mètres sont très raides, et ne dure que deux minutes maximum, tout va bien, on peut dérouler dans la descente.

On attaque immédiatement la deuxième côte, comme la première en un peu plus raide et qui se termine par quelques mètres à plus de 40% où il faut s'accrocher aux branches et se hisser à la force des bras tant les pieds patinent dans la boue glaiseuse ! On débouche alors sur une grande piste bien roulante qui se transforme en single descendant dans la garrigue. C'est vraiment sympa et ça nous mène droit vers le superbe village de Mirmande.

Sixième kilomètre et c'est déjà la troisième côte, j'ai nommé le Mirmande Urban Trail !

Dans les ruelles pavées de Mirmande

En haut du village, on passe devant l'église puis on fini l'ascension dans la forêt, avant une descente magique dans la végétation, au milieu des buis qui forment des couloirs et des tunnels, c'est grisant.

Bien sûr, ensuite, ça remonte. Quatrième et dernière côte avant le ravito du km 11. Je m'y arrête quelques secondes le temps de boire un Coca, de refaire le niveau du bidon d'eau et d'embarquer du pain d'épice pour la route.

Après ce début de parcours très exigeant, nous sommes dans la deuxième heure de course. C'est typiquement le moment où je doute un peu. La fatigue physique commence à à être perceptible, et on n'a même pas fait le quart du chemin. Ca va être long. Vais-je finir ? Dans quel état ?
Ce sera finalement mon seul moment de doute. Le corps et l'esprit passent en mode endurance longue : je ne vois plus le temps passer de la même façon, la fatigue physique plafonne. C'est un peu difficile à décrire mais c'est cet état qui permet d'aller très loin sans s'en rendre compte, sauf si on prend un gros coup de barre plus tard, mais heureusement ça n'arrivera pas.

De toute façon je n'ai pas eu beaucoup le temps de tergiverser puisque la cinquième côte du parcours se pointe déjà. Plus longue, avec des passages assez raides.

Plus de cailloux et moins de boue, c'est quand même mieux comme ça.

En haut, vers le km 15, c'est la bifurcation. Les coureurs du 26 km nous abandonnent, et je me retrouve tout seul. C'est un moment assez agréable où je me sens basculer dans une autre aventure. Je déroule à bon train sur des chemins en dévers dans la forêt qui débouchent sur une large piste à découvert. Seul au milieu des grands espaces, à flanc de colline face à un paysage qui doit être génial par beau temps... mais là c'est un poil bouché.

Mais où est le soleil de la Drôme ?
Alors que j'approche de la longue montée vers le sommet de ladite colline, je suis rejoint par deux coureurs. L'un va filer, et l'autre (en veste jaune) ne va finalement pas beaucoup plus vite que moi et a envie de discuter un peu. On restera plus ou moins ensemble pendant deux heures.
C'est un ancien le gars, il n'a pas trop regardé le profil avant la course, n'a ni montre ni GPS, au feeling ! Je l'informe donc qu'on est parti pour une longue ascension jusqu'au km 22.

Dans la longue grimpette avec mon compagnon de route

Au sommet c'est le top ! On court entre les buis, les petits arbres et les jonquilles en fleur... on fait un beau sport quand même !

Les jonquilles en fleur, rendues un peu tristes par la pluie
S'en suit une longue descente vers le deuxième ravito à l'entrée du joli village de Marsanne, au km 26.
Je reste quatre minutes au ravito. Au programme : remplissage des bidons, grignotage sucré-salé, changement de batterie de la GoPro (qui provoque l'entrée de l'humidité et donc de la buée dans le boitier...).

Sans s'être coordonnés, on repart ensemble, mon acolyte en jaune et moi-même, pour une petite traversée du village de Marsanne. Il en profite pour me demander depuis combien de temps on court (il n'a pas de montre je rappelle). 3h48 lui dis-je.

Dans Marsanne
L'église qui domine Marsanne

Après ce détour pittoresque on retrouve la nature, et les singles grimpant de nouveau sur la montagne (je disais colline tout à l'heure...), jusqu'au col de la Grande Limite, et même un peu plus haut, dans ce monde où des éoliennes géantes vrombissent dans la brume... et où mon compagnon commence à avoir les jambes lourdes. Je ne le reverrai plus.

A partir de là, vers le km 30, le parcours devient plus roulant (sur le papier en tout cas), mais avant de lâcher les chevaux il faut survivre aux chemins aussi boueux qu'en dévers. Pendant quelques centaines de mètres c'est un festival de glissades, de rattrapage en crabe et autres figures de style. Je m'en sors sans tomber et peux profiter des prochains kilomètres, globalement descendants (j'ai bien dit "globalement") pour doubler quelques coureurs (tous très sympas), et arriver encore en bonne forme, avec juste une petite faim, au troisième ravito (km 36). Ca tombe bien, il y a du saucisson et du fromage ! Je reste quelques minutes pour refaire le plein et repars refait avec un petit sandwich à la main !

Curieux balisage avant le troisième ravito...
Un salut à mes amis les ânes

Les kilomètres qui suivent sont assez déroutants. On enchaîne les petites montées et petites descentes, ça slalome dans la garrigue, il faut souvent relancer, et j'y arrive encore, tout content de pouvoir courir dès que la pente se radouci. Mais il commence à me tarder d'arriver au pied de la dernière bosse qui fait office d'épouvantail de la fin de course. Le truc c'est que sur le papier on doit parcourir 45 ou 47 km (c'est pas très précis) mais que je sais qu'on en fera plus, sans vraiment savoir combien. Difficile alors de déterminer combien il reste de kilomètres avant d'arriver sur la dernière bosse, et comme en plus on tournicote dans la garrigue...

Kilomètre 47, cette fois on y est. La dernière grosse côte se dresse devant moi. Ca monte bien, un peu raide, mais finalement moins que ce que je craignais. J'ai encore de la force. J'avance lentement mais sûrement, j'en suis tout étonné. Je double un coureur qui me dit qu'il est cuit alors qu'un autre nous dépose de façon impressionnante. Ce sera d'ailleurs le seul à me doubler depuis le ravito de Marsanne, c'est dingue !
En haut c'est trop bon ! Plus qu'un kilomètre et demi de descente et me voila de retour au camping de la Poche, bien entamé après 50 km et 7h04 de course mais pas mort, loin de là, je suis vraiment content ! En plus pour le goûter c'est paella !

Comment ça 47 km ??