dimanche 23 novembre 2025

Raid Le Puy - Firminy en mode congélateur

Le Raid Le Puy - Firminy, cette "épreuve pédestre" à l'ancienne, de 68 km pour 1700 mD+, sera encore une fois ma dernière grande course de l'année. L'année dernière ça s'était terminé sur blocage musculaire de la jambe droite à Beaux, alors j'ai une revanche à prendre, et en voici le récit.


Les photos - La trace

Cette année c'est en train que j'arrive à Firminy, à 19h52 à la gare. Il faut alors marcher jusqu'à la salle du CLCS. J'emboîte donc machinalement le pas de quelques autres coureurs qui s'y rendent. Et j'ai froid ! Il doit faire -5°. Je suis tellement dans mon espèce de torpeur frigorifiée, sous ma capuche, que je ne reconnais pas tout de suite Nadia alors qu'on commence à discuter en marchant ! 

Sur ce nous arrivons à la salle ou on retrouve enfin un peu de chaleur, et aussi Thierry, qui rempile pour sa 7e participation ! Pour moi c'est le 6e départ, pour seulement 3 arrivées... je compte bien en voir une 4e aujourd'hui (enfin plutôt demain matin).

En attendant je récupère mon carton de pointage, je me mets en tenue pour affronter le froid, nous montons dans le car pour Le Puy-en-Velay, et une heure plus tard, vers 23h, nous retrouvons d'autres copains (Vincent, Sylvain, Jean-Claude) au Stade Lafayette, traditionnel site de départ du Raid.


Le Puy - Malrevers : km 12, 1h11

C'est à 23h59, avec quelques secondes d'avance donc, que le coup de pistolet retentit. Le temps de me faufiler au milieu des marcheur (car rappelons que ce raid est à l'origine une marche) et je me mets à trottiner pour vite prendre un rythme de croisière pas trop rapide, mais suffisamment pour vite me réchauffer, car il fait moins de -5° là !!

Il fait froid au départ

Ce début de course se passe bien, je me réchauffe vite, je laisse Thierry, Vincent, puis Nadia partir devant et je gère à bonne allure. Si bien que j'arrive à Malrevers pile à l'heure prévue pour mon petit pain au chocolat arrosé de sirop de citron.

Le ravito-garage de Malrevers


Malrevers - Beaux : km 29, 3h09

L'arrêt est bref, car il ne faut surtout pas se refroidir, et je finis de manger en repartant, accompagné de Nadia qui m'attrape au vol. Nous allons donc couro-papoter à un bon rythme pendant une demi-heure, jusqu'à Rosière, au pied de la côte de Coindet. Je laisse alors filer Nadia, car elle monte mieux que moi et je commence à craindre de courir un tout petit peu trop vite en sa compagnie. Je mets la musique dans les oreilles et je prends mon rythme tranquille dans la montée jusqu'au ravito-local-à-poubelles de Coindet.

Le ravito-local-à-poubelles de Coindet

Un bout de chocolat, une pâte de fruit, arrosés de sirop de pomme, et je repars immédiatement terminer cette montée avant de basculer dans la descente sur Malataverne. Cette descente de 4 km sur la route D7 est rapide et il faut juste ne pas trop s'emballer pour ne pas se fracasser les jambes sur le bitume. J'avale ça à 5'25/km, allure raisonnablement rapide, toujours avec ma musique, ça va bien. Encore quelques kilomètre vallonnés, je n'ai pas de super jambes aujourd'hui mais rien à voir avec mes soucis musculaires de l'année dernière. Là le seul souci c'est que je me bats avec les embouts de mes flasques qui ont gelé... pas grave le ravito arrive. J'entre dans la salle du ravito de Beaux à 3h09 en confiance et un peu en avance sur l'horaire prévu, bien décidé à ne pas tomber dans le piège d'y rester trop longtemps et d'avoir du mal à en repartir.

Ravito à la salle des fêtes de Beaux

Beaux - Confolent : km 42, 4h49

Au ravito de Beaux il y a la traditionnelle soupe qui fait du bien avec du pain et du fromage, il y a Nadia en train de finir son bol, et il y a des super bénévoles qui ont prévu de l'eau chaude pour faire tremper les embouts de flasques gelés, ça c'est bien vu merci !!

J'ai tellement peur de rester trop longtemps dans la salle que j'en repars après moins de 15 minutes, mais avant Nadia (nul doute qu'elle me rattrapera plus tard). Les quelques kilomètres qui suivent sont faciles, en descente sur la route, je déroule bien et me réchauffe vite... sauf les doigts ! Je vais souffrir pendant 20 minutes avant de retrouver enfin une température digitale acceptable.

Peu de temps après on change de terrain pour passer en mode trail sur la fin de la descente. Toujours amusant ce passage qui nous emmène au pont de Bransac sur la Loire, là où Nadia me rejoint.

Sur le pont de Bransac

Une fois la Loire franchie, une belle montée sur route nous attend. Je dis à Nadia, qui peut facilement aller plus vite que moi, de ne pas hésiter à prendre sont rythme, mais comme elle doit faire la SaintéLyon dans une semaine elle préfère lever le pied et rester avec moi. Nous voilà donc partis pour une deuxième moitié de course en duo. C'est sympa, on bavarde et ça permet de trouver le temps moins long dans l'interminable faux-plat qui précède la redescente sur Confolent.


A 4h49 au ravito de l'amicale bouliste de Confolent je suis toujours pile dans mes temps prévus. Ici c'est thé chaud et petits croissants pour le plaisir avant de repartir.

Ravito de la Boule de Confolent



Confolent - Monistrol : km 49, 5h50

On reste finalement pas loin de 10 minutes au ravito, c'est un peu trop mais finalement le froid se fait un peu moins mordant on n'en souffre pas trop en repartant. D'autant qu'après avoir traversé la Loire et le Lignon, on peut se réchauffer avec une nouvelle petite grimpette.

Et qu'y a-t-il après cette petite grimpette ?? La ligne-droite-de-la-mort-de-deux-kilomètres-de-Monistrol !! Et ben devinez quoi ? Nous n'en sommes pas morts ! En courant à dix-à-l'heure et en papotant, ça passe bien... un peu mieux en tout cas que le deuxième croissant de Confolent qui me reste un peu sur l'estomac.

Et donc à 5h50 nous entrons dans la salle de la Maison des Associations de Monistrol qui abrite le ravito, et des petits sandwichs appétissants, mais que je ne tenterai pas, rapport au croissant que je n'ai pas fini de digérer. En revanche la compote salée offerte par Nadia est super bien passée !

Ravito de Monistrol

Monistrol - La Chapelle-d'Aurec : km 55, 6h53

Encore 10 minutes d'arrêt qu'on ne voit pas passer, et le joyeux duo se remet en route, et très vite, en chemin. Car cette année on prend à droite au rond-point pour aller chercher le sentier de 3 km de long parallèle à la route, que Christian avait suggéré aux organisateurs après qu'on l'ait emprunté à l'aller lors de notre aller-retour de 2022.

Ensuite on retrouve la route qui monte, jusqu'à La Chapelle-d'Aurec où on arrive déjà au ravito, à 6h53. Comme un air de déjà vu puisqu'on retrouve toujours les mêmes sur les ravitos : le-gars-de-jonzieux-avec-des-bâtons est déjà là, et les-deux-copines-sympa arrivent un peu après nous. Pendant ce temps je me régale de bon saucisson et de café... pour le petit déj !

Ravito à La Chapelle-d'Aurec

La Chapelle d'Aurec - Firminy : km 68, 8h46

Cette fois on reste moins de 10 minutes et on ressort sans trop de mal puisqu'il doit faire à peine -2°, autant dire qu'il fait chaud en cette fin de nuit. Car oui, il commence à faire jour et ça, ça fait plaisir ! En plus il y a moins de nuages que prévu alors c'est beau, et on commence à prendre des photos... entre deux relances ! En effet sur cette portion du parcours on enchaine les petits coups de cul, les faux-plats et les relances entre chaque. N'empêche que j'ai beau me trouver lent (et être plus lent que Nadia qui me semble lever le pied pour ne pas me larguer), je relance quand-même à chaque fois, et ça c'est bien.

Le jour se lève sur la Haute-Loire

Après quarante-douze relances et demi (au moins), nous arrivons sur le kilomètre de pur trail du parcours : les Gorges de la Semène, avec un single pentu et technique, qui glisse sur les bord avec une grosse ornière au milieu... du coup, j'ai glissé, j'ai posé les mains par terre, mais pas les fesses, donc ça ne compte pas comme une gamelle ! Un peu plus bas c'est Nadia qui a failli s'en mettre une mais elle a bien rattrapé le coup. 

La descente dans les Gorges de la Semène

On arrive en bas entiers et sur nos deux pieds, ce qui est mieux pour traverser la Semène et monter les courts mais forts pourcentages jusqu'au petit village de Lafayette où nous attend la fameuse crêpe !!! (au sucre ou à la confiture, après un petit coup au micro-ondes). A peine la crêpe engloutie, que voilà Julien (le compagnon de Nadia venu à sa rencontre) qui arrive, joli timing !

On va finir à trois, ça c'est sympa, mais ça a reboosté Nadia (qui n'en n'avait déjà pas besoin) et elle enchaine les relances dans la fin de la montée, elle est intenable, mais j'arrive à suivre, au moins on ne se laisse pas endormir dans un faux rythme !


Enfin vient la dernière descente, on peut dérouler et commencer à savourer en continuant à discuter. Plus qu'un kilomètre et demi à remonter dans Firminy, en alternant marche et trot, et voilà, après 8h45 d'une bien belle course, nous entrons dans la salle du CLCS à Firminy pour faire noter l'heure sur notre beau carton vert.

La borne

Photo avec la borne, récupération du sac pour se changer, avec une bière, puis l'incontournable repas saucisses-lentilles avec un coup de Beaujolais Nouveau en refaisant le match avec Thierry, Nadia et Julien. De bons moments d'après course comme on les aime !

Fin de saison en beauté pour moi, mais pas pour Nadia et Thierry qui seront éclaireurs sur la SaintéLyon... bon courage à eux et à l'année prochaine !!!