samedi 11 juin 2016

Chute à l'arrière du peloton au Pilatrail

Une semaine après, je ne sais pas trop comment tourner ce récit, alors je ne vais pas y aller par quatre chemins (qui de toute façon ne sont pas balisées...), au 13e km je suis tombé, je me suis fait mal, et ne pouvant plus courir j'ai abandonné. Bon, rassurez-vous, rien de cassé, juste un bon coup à l'épaule droite et un encore plus gros sur la crête iliaque, avec un bel hématome qui m'empêche encore de courir aujourd'hui, mais j'ai bon espoir d'être rétabli avant la Montagn'hard début juillet (y a intérêt !).
La blessure je m'en passerais bien, il faut être patient. Et puis il y a l'abandon et son lot de frustrations, il faut digérer. Moi qui m'étais ré-inscrit à cette belle course pour le plaisir d'être dans le Pilat et pour la bonne ambiance que j'avais connue l'année dernière, mais surtout, pour la nouvelle portion du parcours qui passait par le Saut du Gier. Malheureusement je n'ai pas pu y passer, c'est décevant. La frustration je l'ai surtout ressentie en début d'après midi, dimanche, quand j'assistais à l'arrivée des coureurs, avec leurs trais tirés et leur fatigue bien visible. Moi qui avais les jambes toutes fraîches, avec l'impression de n'avoir rien foutu de la journée, j'aurais aimé être à leur place, à ce moment où les heures d'efforts et peut-être de souffrance viennent alimenter la grande joie du finisher. Bravo à eux.

Trêve de tergiversations, ce n'est quand même pas si grave. Et si je vous racontais plutôt comment ça s'est passé.



Mon Pilatrail des Trois Dents - 15,1 km - 1151 mD+


Les Photos - Le film

Je retrouve Kévin mon covoitureur du jour, à Lyon à 6h15 pour arriver pile à 7h00 à Véranne. La routine classique est en marche : retrait des dossards, échauffement, petit café, mise en place au départ, compte à rebours...

Départ devant la jolie église de Véranne
A 8h00 le départ est donné, et les premières pentes arrivent tout de suite. Cette année on monte jusqu'au sommet du Crêt de l'Oeillon, en 10 km et 3 paliers : la Croix de Trève, le Dentillon et les Trois Dents. Je pars donc raisonnablement pas trop vite, mais pas si loin du seuil quand même. Le peloton s'étire assez vite, on ne se marche pas dessus et donc je sors les bâtons assez tôt et je prends mon rythme de croisière. Je me sens plutôt bien.

On arrive très vite sur la Croix de Trève et son replat légèrement descendant qui permet de se dégourdir les jambes un bref instant, puis ça remonte dans la forêt. Malgré les fortes pluies récentes, il y a très peu de boue et la température est assez basse pour la saison, tout pour rendre les conditions agréables. D'autant qu'à l'approche du Dentillon, la vue se dégage sur la vallée du Rhône.

La vallée du Rhône
La difficulté maintenant, c'est la montée aux Trois Dents. Montée raide, et qui se termine dans les rochers où il vaut mieux avoir rangé ses bâtons pour pouvoir se hisser avec les mains... et pour pouvoir prendre des photos sur le Pic du Midi !

La vallée du Rhône vue du Pic du Midi

Les Trois Dents vues du Pic du Midi
On longe maintenant les Trois Dents sur un sentier un peu technique, mais assez magique, dans ce décors fait de roches et de genets.
Mais au lieu de tourner à droite comme l'an dernier, on met le cap sur l'Oeillon, tout droit. Encore un joli passage rocheux à escalader, puis une relance dans les genets, de plus en plus clairsemés au fur et à mesure qu'on prend de l'altitude. Avec l'altitude on trouve aussi le brouillard. A peine le col de l'Oeillon franchi, nous entrons dans les nuages pour déguster la cerise sur le gâteau de cette grande ascension : le chirat du Crêt de l'Oeillon !

A quelques mètres du sommet de l'Oeillon (regardez bien, on voit la croix !)
Qui dit sommet dit descente... mais pas longtemps en fait. Très vite on retrouve un chemin qui remonte en forêt, jusqu'au ravito du 11e km. A ce moment là je pense que la course est encore longue alors je reste trois bonnes minutes arrêté à refaire le plein des bidons et de l'estomac en discutant avec les bénévoles, très sympas. J'avale ensuite tranquillement des abricots secs et la petite côte qui nous mène sur une portion roulante de deux kilomètres, avant la reprise des hostilités dans une descente réputée technique. C'est donc un moment de répit, de relâchement, de... déconcentration. C'est ainsi que bêtement je trébuche sur une pierre...

Me rendant vite compte que je ne peux plus courir (grosse douleur au flanc droit à la moindre secousse) je fais demi-tour pour retrouver les bénévoles croisés un kilomètre plus haut. Je suis alors rejoint par un traileur qui remonte lui aussi le chemin. Il n'est pas inscrit sur la course, il fait juste l'assistance pour une amie. On discute en marchant doucement et il décide gentiment de veiller sur moi. Après avoir croisé les derniers coureurs et les serre-files, on retrouve les bénévoles en question. Je leur rends mon dossard et ils nous conseillent de retourner au ravito de l'Oeillon. On y va donc doucement, moi avec mes bâtons en guise d'appuis, et en évitant tous les faux mouvements qui me font tout de suite mal.
Au parking de l'Oeillon tout a déjà été remballé. Plus personne. Mon accompagnateur, vraiment aimable, me propose alors de me descendre en voiture (qui est garée là) au ravito du Gratteau qui est juste en-dessous. On y est en deux minutes et nous prenons congé. Merci à lui.
Je m'approche des tables du ravito du Gratteau alors que deux avions de chasse font leur apparition : les deux co-leaders de la course ! Impressionnants, ils on fait un sacré trou sur le troisième que je ne verrai même pas, puisqu'un bénévole m'indique qui va descendre à Véranne dans cinq minutes et que je peux venir avec lui. Mais finalement j'ai une meilleure offre, de la part d'un mec sympa, armé d'un bel appareil photo qui descend à Véranne dans l'instant.
Pain de glace sur la crête
Je monte en voiture avec lui, et quand je lui demande s'il est photographe, il me répond que non, il était en fait là pour prendre des photos et aussi pour faire l'assistance de son frère qui vient de passer au ravito... son frère qui va donc remporter la course ! (ex-aequo).

Et voilà comment je suis rentré à Véranne, pour passer à l'infirmerie, puis assister à l'arrivée des coureurs (et kikoureurs) pendant deux bonnes heures avant que Kévin ne finisse sa belle course avec un grand sourire. Il a bien mérité sa grosse ration de paella !










4 commentaires:

  1. Sacré déception, en effet, qui transparaît bien dans ton récit.
    Ne le prend pas trop durement, ça fait parti du jeux et tu le reverra ton pilat ! C'est par contre la loose pour ta crête illiaque et j'espère que tout ça va se résorber très vite. Je veux te voir sur la coursette moinshard !
    Tu as passé des examens ?
    Soigne toi bien !

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    1. Tkt ça se digère, mais c'est vrai que j'étais bien déçu.
      Je sens que ça guéri, tout doucement, ça va encore prendre un peu de temps. D'ici début juillet ça devrait aller (pour la MH60 hein, pas la Moinshard ;-) ), au pire ça ne changera pas grand chose, je pense que je ne vais faire que marcher sur cette course ;-).
      A part l'examen fait par le médecin de la course je n'ai pas consulté, mais je pense que je vais y aller la semaine prochaine, au cas où.
      A+ !

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    2. Ah oui j'ai confondu le nom moinshard avec la distance 60. Aller on peut l’appeler la demiemolle, pour rire

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    3. Voila y a de ça, c'est pour les demi-gaulois :))

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