dimanche 20 novembre 2022

FLPF, le raid en aller-retour

FLPF pour Firminy - Le Puy - Firminy. Parce que ce qui est bien avec ce format de course qui va d'une ville à une autre, c'est qu'on peut le faire en aller-retour ! Ben oui, pourquoi pas ? Il y en a bien qui font ça depuis des années sur la SaintéLyon (n'est-ce pas Thierry ?)... Sur Le Puy - Firminy ça a déjà été fait aussi, deux fois. Christian avait lancé le concept en 2010 avec Jean-Mi Touron, puis en 2017 il avait récidivé accompagné cette fois de Thierry et Bernard. Cette année là je prenais le départ de Le Puy - Firminy pour la première fois, sans aller au bout, alors autant dire que j'étais très impressionné par leur aller-retour.

Mais la graine de folie était semée, et fin 2019, après avoir bouclé mon deuxième Raid Le Puy - Firminy, j'avais laissé entendre que si Christian repartait sur l'aller-retour en 2020 je serais bien tenté de l'accompagner. Le projet commençait à germé mais a vite été écrasé par deux années de Covid.

Cette année enfin, le paysage épidémiologique s'est éclairci, Gérard Chambon et le CLCS sont au taquet, le Raid Le Puy - Firminy aura bien lieu ! Christian est toujours motivé pour l'aller-retour et moi aussi. Thierry, en grand spécialiste de ce genre de bêtises, ne peut qu'être de la partie aussi.

 

Voici donc le récit de l'aller-retour FLPF en trio

Les photos - Le film - La trace aller - La trace retour

 


L'aller : Firminy - Le Puy : le 19/11/2022 de 9h07 à 20h21

Venus de Lyon en voiture avec Thierry, nous retrouvons Christian et Elisabeth à Firminy devant la salle du CLCS, lieu de l'arrivée du Raid Le Puy - Firminy, donc notre lieu de départ aujourd'hui. Gérard Chambon (organisateur et accessoirement cousin de Christian) est déjà là avec d'autres vaillants membres du CLCS. Quelques bavardages, un petit café, la photo devant la borne (voir ci-dessus), et on va devoir s'y mettre, il est déjà 9h ! D'abord on laisse nos sacs d'affaires de rechange à Gérard pour qu'il nous les emmène au Puy ce soir (ça parait évident dit comme ça...).

A 9h07 précises nous voici tous les trois en position de départ devant la salle du CLCS à Firminy, Elisabeth immortalise la scène avant de sauter dans son Kangoo, et c'est parti pour une journée de course/marche/papotages/tourisme/dire tout et n'importe quoi sur tout et n'importe quoi/etc... à travers la Haute-Loire... reportage :

Après quelques minutes d'échauffement, les ânes de la sortie de la sortie de Firminy nous attendent pour faire des selfies, nous souhaiter bon courage et nous dire qu'on est vraiment très beaux (enfin un truc comme ça).

Nous laissons Firminy et le "bel" immeuble de Le Corbusier derrière nous et adoptons la stratégie de la journée : dès que ça monte, même un tout petit peu, on marche, et donc, on papote ! 

A partir du km 4 ça descend franchement, donc on trottine tranquillement jusqu'au fond des gorges de la Semène, qu'on franchit sur un petit pont.

Une bonne remontée bien trailesque pour sortir des gorges et nous voici sur les champêtres hauteurs d'Aurec, entre champs et vaches.

11h07, km 13 : petit arrêt photo-culturel devant l'église de la Chapelle-d'Aurec.

Dans la descente qui suit, Christian nous expose son plan de tentative de variante de parcours avant Monistrol. Il s'agit de longer la route un peu plus longtemps que prévu par le chemin qui lui-même longe la conduite d'eau de la Stéphanoise des Eaux. Action, réaction, c'est ce que nous faisons ! Et c'est pas mal, ça évite un bout de route en restant sur le chemin.

Il est midi lorsque nous arrivons au km 20 à Monistrol-sur-Loire où nous attendent nos super-suiveuses et le Kangoo-ravito super-garni !

Après 35 minutes d'arrêt il est temps de se remettre en route dans la joie, d'autant que le soleil a fait son apparition. Nous reprenons notre rythme tranquille mais néanmoins régulier le long de la ligne-droite-de-la-mort-de-Monistrol avant de descendre pour un double passage sous le viaduc de Pont-de-Lignon, mais aussi sur le pont sur le Lignon (altiligérien, à ne pas confondre avec le Lignon ligérien). Et comme un pont peut en cacher un autre, et pas des moindres, nous traversons la Loire sur le superbe Pont de Confolent où un selfie s'impose.

Sur l'autre rive, c'est Confolent, et sa fameuse Boule de Confolent : le bar de l'amicale bouliste qui sert de ravito sur le Raid Le Puy - Firminy. Et bien en ce samedi à 13h30 on peut y déguster des escargots et des moules ! Un gars du coin nous encourage à y goûter, mais on lui explique que ça ne serait pas une très bonne idée puisque on va au Puy à pied (ça c'est une bonne idée !), mais qu'on repassera cette nuit dans l'autre sens... peut-être qu'il restera encore des mollusques à gober ? Mouais... en tout cas notre gars semble avoir du mal à réaliser qu'on va vraiment au Puy à pied, de notre propre gré, et donc il nous indique la gare qui est juste à côté. Pas de chance, on vient juste de louper un train. Ah mais sinon vous avez une gare à Retournac. Oui mais non merci, on y va à pied en fait.

Et ce qui est bien en y allant à pied, c'est qu'on apprend plein de choses, comme par exemple que les crues de la Loire peuvent monter très haut dans la région...


Bon, nous aussi il faut qu'on monte, pas très haut, mais tout de même, ça grimpe, puis ça faux-plate, jusqu'à la Croix-de-l'Orme, où un vilain nuage pluvieux fonce droit sur nous. On tourne à gauche pour redescendre mais on n'y échappera pas.

A 15h40 après avoir pris un peu de grésil sur la tête, les plus beaux sont à Beaux, où il ne fait jamais beau, mais où il y a le Kangoo-ravito !

Après Beaux il y a Malataverne, puis l'interminable remontée le long de la D7 jusqu'au local à poubelles de Coindet qui sert de ravito pour le Raid LPF. Et puis la nuit qui tombe tôt en cette saison. Nous passons devant la belle église de Malrevers à 18h30, le temps de réaliser qu'à chaque fois qu'on passe ici fin novembre il fait nuit... ils n'ont pas de chance les habitants ici, il y fait toujours nuit !

Les 12 derniers kilomètres vont être gérés tranquillement en maximisant les portions marchées. C'est qu'il faut en garder un peu pour le retour.

Il est 20h20 lorsque nous avons la joie de finir le trajet aller, sous les projecteurs du stade Lafayette du Puy-en-Velay.

On a donc 3h40 pour se reposer, se changer, manger, avant le départ du Raid Le Puy - Firminy à minuit. Sauf qu'on a un peu omis de dire clairement à Gérard qu'on avait besoin de nos sacs ici, et pas seulement à l'arrivée. Finalement il nous les apportera un peu après 23h00. Ca fait un peu court pour digérer nos pâtes mais au moins on pourra repartir repus et au sec.

Entre temps la salle du stade s'est bien garnie de coureurs et marcheurs, dont beaucoup de copains de Kikouroù qui nous rejoignent au fond de la salle, qu'on a un peu annexé avec tout notre bazar...


Le retour : Raid Le Puy - Firminy : le 20/11/2022 de 0h02 à 11h34

A 0h02 au stade Lafayette, le coup de pistolet claque du premier coup et c'est le départ du Raid Le Puy - Firminy pour 300 coureurs et marcheurs frais et frétillants... et 3 coureurs-marcheurs super motivé mais avec déjà 68,5 km dans les pattes et des pâtes dans le ventre. La nuit va être longue pour Thierry, Christian et moi.

Dès le départ nous passons au petit trot avec Thierry, et les jambes répondent étonnamment bien. Christian est un peu derrière je crois.

Quand arrivent les premières montées je me rends vite compte que Thierry est mieux que moi et je le laisse donc partir pour me mettre dans mon rythme. Je suis plutôt bien, ça fait plaisir d'avoir du monde autour, même si je me retrouve vite avec les gros marcheurs du peloton que je rattrape facilement en descente, mais qui sont impressionnants de puissance et de vitesse en montée. De quoi faire de belles parties de yoyo jusqu'au ravito de Malrevers au 12e km que j'atteins à 1h35. Les pains au chocolat sont là, miam miam, et je repars au bout de 5 minutes.

Alors que je suis en pleine partie de yoyo avec un marcheur, au 16e km je passe devant, entre dans Rosière, avec ses jolies maisons en pierres, et je déboule sur la grande route au centre du village. Pas normal ça ! J'ai manifestement loupé une balise et me voilà en train d'arpenter cette route en cherchant la bonne direction. A l'approche d'un rond-point, je vois plusieurs frontales venant à ma rencontre. Je me dis que c'est bon j'ai retrouvé le parcours... joie de courte durée puisqu'ils me disent qu'ils sont perdus et me demandent par où il faut aller. On est bien barré avec ça. Demi-tour, on retourne au centre de Rosière, et là enfin on a la chance de croiser un coureur qui nous a vu passer et qui nous remet sur la bonne route, merci beaucoup à lui !

Cette erreur m'aura coûté presque un quart d'heure. C'est rageant mais je me reconcentre vite dans la longue montée vers Coindet. A 2h58, je vois le local à poubelle de Coindet, petite lumière dans la nuit, c'est ici que se tient le ravito du 20e km. Une petite madeleine, un verre de sirop de pomme, et c'est parti pour la longue descente vers Malataverne le long de la D7. Chaque année ces 5 kilomètres semblent très longs mais là c'est encore pire car je ne peux pas vraiment accélérer. En fait je suis toujours sur le même rythme qu'à l'aller, ce qui est parfait pour durer car la route est encore longue, n'empêche que je ne dépasse pas les 9 km/h en pointe ! 

A 3h50 je traverse enfin Malataverne. Plus qu'une petite bosse avant d'arriver à Beaux, au 30e km où, en entrant dans le ravito, je croise Marc et sa fille qui repartent. Il est 4h21. Christian et Thierry sont là et se demandaient où j'étais passé. Je leur raconte vite fait mon égarement à Rosière pendant qu'ils finissent leur soupe, puis ils repartent dans la nuit. Moi aussi je vais prendre une soupe (malheureusement pas salée ce qui me fera faire beaucoup d'arrêts pipi dans l'heure suivante) avec quelques bouts de fromage et du pain.

Après 15 minutes de pause je repars avec Bernard, qui était là aussi (c'est pour ça qu'il est sur la photo ci-dessus, logique...). En sortant on croise Jean-Claude qui arrive, lui qui fait tout en marchant semble être sur un bon rythme !

Dans la descente, sur route puis sur sentier caillouteux, Bernard sent que je vais un peu trop vite pour lui et il me dit de ne pas l'attendre. On se reverra bientôt de toute façon.

Je passe seul à Vaure, ce petit village en pierres qui me fait lever les yeux de mes pieds pour contempler les jolies maisons à la lueur de ma frontale. C'est ainsi que je me rends compte que ça faisait longtemps que je n'avais pas regardé en l'air, et que les nuages ont complètement disparu laissant la place à des milliers d'étoiles autour de la majestueuse Orion, c'est superbe !

J'ai encore la tête dans les étoiles lorsque je traverse la Loire à Bransac avant de replonger dans la nuit noire en commençant la montée vers la Croix de l'Orme. Il n'est pas tout à fait 6h du matin quand le sommeil me tombe dessus. Mes yeux se ferment et je me mets à piquer du nez en marchant. Comme à la fin de l'Echappée Belle au mois d'août sauf que là je ne peux pas me focaliser sur les mollets de Christian pour avancer, ils sont un peu trop loin devant, les mollets de Christian... C'est très désagréable mais il faut coute que coute continuer à avancer. Il doit faire 3° tout au plus et il n'est pas question de s'endormir au bord de la route. Dès que la pente s'adoucit et que je peux trottiner ça me réveille un peu, mais dès que je dois repasser à la marche je me rendors. J'en suis à me dire que je vais dormir au ravito de Confolent, même une ou deux heures s'il le faut, peu importe.

Il est 6h36 lorsque j'entre dans le bar de la Boule de Confolent au 43e km. L'ambiance est totalement différente de la veille, il n'y a plus d'escargots ni de moules à manger d'ailleurs... mais en fait je n'y pense plus du tout à ce moment-là, je ne pense plus à grand-chose en fait. Ayant couru un peu avant d'arriver au ravito je me suis un peu réveillé et n'envisage plus de dormir là.

Après 20 minutes de pause pour me refaire la cerise à coup de café et de croissants je pars de Confolent, traverse le pont sur la Loire, puis celui sur le Lignon, puis ça grimpe, donc je marche... et je recommence à m'endormir. Pffff c'est dur de luter contre le sommeil, vivement que le jour se lève. Au pire je dormirai au ravito de Monistrol. Mais avant il faut survivre à l'interminable ligne-droite-de-la-mort !

Au bout de la nuit, de la ligne droite, de moi-même, je vois enfin la lumière de l'aube sur Monistrol.

Je commence à peine à me réveiller quand j'entre dans le centre-ville au 49e km. Il est 8h00, l'église sonne, le ravito est là mais je n'y dormirai pas. Je vais même très vite en sortir, le temps d'avaler un thé bien sucré et je sors au bout de 5 minutes. Maintenant que je suis réveillé je ne veux pas faire retomber la dynamique (c'est un bien grand mot à ce stade mais c'est l'idée...) donc je file (ça aussi c'est un bien grand mot !).

La Chapelle-d'Aurec arrive assez vite, malgré les besoins naturels qui font perdre du temps et les releveurs de pieds qui commencent à chatouiller. Je pointe au ravito à 9h20, 56e km.

Il fait beau, plus très froid, je peux enlever ma veste et malgré mon releveur gauche qui tire de plus en plus je peux encore trottiner dans les champs d'Ouillas, ça fait plaisir.

Les Gorges de la Semène sont encore plus belles que la veille avec ce soleil et ces couleurs d'automne. Et comme je descends tout doucement j'ai le temps d'en profiter.

Je franchis la Semène à 10h35, la crêpe n'est pas loin !

La remontée est raide mais la crêpe de Lafayette ça se mérite ! A 10h45, 64e km, c'est la régalade à l'abricot !

La fin est une formalité. Mes releveurs grincent (surtout à gauche) mais je m'en fiche, j'entre dans Firminy le poing serré, et je marche tranquillement jusqu'au boulevard de la Corniche et passe au trot quand ça devient plat dans le dernier kilomètre. Il faut bien, c'est quand-même plus classe de finir en courant, qui plus est quand j'entends en bas, devant la salle du CLCS, les encouragements enthousiastes d'Elisabeth qui attendait mon arrivée triomphale, c'est super chouette !

Après 68,5 km depuis Le Puy, 137 km au total depuis la veille ici-même, j'entre dans la salle du CLCS à 11h34 sous les applaudissements, incroyable !

La plupart des copains sont déjà là. Il doit ne manquer que Bernard et Jean-Claude qui arriveront bientôt et tout ce petit monde pourra partager sa joie d'arriver au bout d'un beau défi.

Celui qu'on a partagé sur l'aller-retour avec Thierry et Christian est extraordinaire et mérite quelques photos pour marquer le coup : sur la ligne d'arrivée, et la bise à la borne !


Place maintenant à la récup avec les fameuses saucisse-lentilles ! Puis s'en suivra une bonne sieste digestive...

A la remise des prix on aura même droit à une grosse coupe pour notre aller-retour, quel honneur ! (surtout pour Thierry qui se fera appeler Bernard pour l'occasion ha ha !)

Ainsi s'achève ce récit un peu décousu d'une aventure hors du temps qui marque la fin d'une saison 2022 très spéciale dont je ferai le bilan bientôt. En attendant il faut que je soigne mon releveur gauche pour repartir, je l'espère, sur de nouvelles escapades folles en 2023.


FIN...







 

 

 

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