dimanche 4 décembre 2016

La SaintéLyon 2016, 7000 givrés sous les étoiles




Les photos - le film


Fin 2014, après ma première SaintéLyon, je m'étais dit que je ne la referai qu'en 2016. Donc dès l'ouverture des inscriptions, je ne me suis pas posé de questions et me suis inscrit immédiatement, dans l'optique de mesurer ma progression en deux ans. L'idée c'est que j'ai forcément progressé, donc sans forcer je dois naturellement pouvoir faire moins de 10h. Après tout dépendra des nouveautés du parcours et surtout des conditions climatiques.

Côté nouveautés, je trouve le parcours encore plus sympa qu'en 2014 et peut-être un petit peu plus difficile sur le papier. Côté météo, à deux semaines du départ les prévisions sont stables et tout indique que les conditions seront favorables et très comparables à 2014.

Tout ça me va très bien. Les recos du parcours et mes sorties variées depuis le marathon de Lyon m'ont fait du bien (sauf la dernière longue qui m'a bien fatigué mais dont je me suis bien remis). Je suis donc très serein. J'en suis même étonné. Je ne ressens pas de pression, je suis confiant sur ma capacité de finir cette course et je continue de me dire que naturellement je réussirai mon objectif de moins de 10h (en fait j'ai bien envie de mettre moins de 9h30 !). C'est à partir du lundi précédant la course qu'une grande impatience est montée en moi. Par de mauvaise pression, juste vriament envie d'y être ! Une nuit j'ai même rêvé que je faisais la SaintéLyon...


L'avant course

Le dernier repas du condamné

Pour la gestion du sommeil, même tactique qu'en 2014 : se coucher très tard le vendredi (enfin le samedi matin en fait), pour se lever à 15h le samedi, ce qui évite d'avoir à faire une sieste dans l'après-midi.


Ca tombe bien, il y a la soirée du CE de ma boîte le vendredi soir. J'ai donc géré plutôt raisonnablement ma consommation de vin, et ai fait l'impasse sur l'after en boîte. J'ai fini tranquillement la soirée devant la TV, et me suis couché à 3h00.


Le samedi, levé à 15h00 comme prévu. Je finis de préparer mes affaires et le temps ne passe plus, l'attente est longue avant d'aller prendre le train (que j'ai préféré aux navettes de l'organisation).

A 19h47, dans le TGV, bonne surprise, à croire que la SNCF a regroupé les Kikourous exprès, je me retrouve assis entre Jean-Claude et Benoit !



A 20h00 nous arrivons au Flore, réservé par Kikourou pour l'occasion, où nous retrouvons les copains, et de bonnes pâtes. Rigoler, manger, mettre des visages sur des pseudos, féliciter les héros de la 180 à la moitié de leur défi, voir Jean-Michel Touron engloutir des montagnes de pâtes, rigoler encore... ça se passe comme ça un avant STL au Flore.

A 22h00 il est temps de se bouger un peu et de se changer. Tout le monde se met en tenue de combat.

Les Kikous d'attaque !


A 23h00 on pose les sacs à la consigne et on se place sur l'avenue de départ, où il y a déjà beaucoup de monde pour se tenir chaud par -1°C. Les départs se feront par vagues à partir de 23h40. Là on sait déjà qu'on ne sera pas dans la première vague. En fait on sera dans la troisième qui part à l'heure traditionnelle de minuit !




Saint-Etienne - Saint-Christo (à 1h50) : 15,6 km - 495 mD+ en 1h50


Sur les 7 premiers kilomètres il faut partir doucement sur les larges et longues lignes droites jusqu'à Sorbiers. Je me calle donc à un peu moins de 11 km/h, ce qui est raisonnable, mais quand même pas aussi lent qu'en 2014 où j'avais peut-être un peu trop assuré.

Quelques nouveautés nous attendent entre Sorbiers et le col de la Gachet avec un peu plus de sentiers et de dénivelé, mais finalement tout se passe bien, sans bouchon ni trop de difficulté, sur un sol plutôt sec.

Au col de la Gachet, grosse ambiance, belle vue sur l'église de Saint-Christo et je commence à prendre mon rythme en essayant de ne pas trop me laisser aspirer par le peloton, sachant que je suis déjà bien en avance sur mes temps de 2014.

Saint-Christo

Quelques petites bosses plus loin, voici le ravito de Saint-Christo. Comme prévu je ne m'arrête pas. J'ai prévu assez de boisson pour aller directement à Sainte-Catherine.


Saint-Christo - Sainte-Catherine (à 3h29) : 12,6 km - 309 mD+ en 1h39


Je trouve que c'est à partir de là que commence vraiment l'aventure nocturne. Il ne semble plus rien exister autour du serpent lumineux qui nous porte. Je me retourne de temps en temps pour l'admirer justement. C'est impressionnant. Et une fois je vais même m'arrêter quelques dizaines de secondes, couper ma frontale, et contempler les frontales, et surtout les étoiles. On a un ciel superbe.

Farandole sur les crêtes

C'est pas tout ça mais il faut continuer, sur les crêtes où il fait toujours un peu frais, mais là ça va, je suis bien habillé (un première couche technique Craft, une deuxième couche Cimalp Warmit, une troisième couche Cimalp Storm), par contre une légère lassitude semble me gagner. La fatigue s'installe dans les jambes, dans le dos, un peu dans la tête aussi. Du coup je mets la musique une bonne demi-heure histoire de me relancer mentalement.

Puis arrive enfin la descente vers le ravito de Sainte-Catherine où la pause, bien que brève, va me faire du bien. Déjà je bois une soupe plutôt tiède, mais qui change quand même de l'eau trop froide de mes bidons. Un peu de Pepsi, une tartelette, et quelques quartiers de clémentine qui font un bien fou. Remplissage des bidons qui n'étaient pas loin d'être vides, je remets de la poudre dans l'un d'eux, et je repars avec un peu de pain d'épice en poche. Par ce froid il ne faut clairement pas traîner au ravito. Et là, même en repartant vite, je vais passer dix bonnes minutes à me geler les doigts avant que tout le corps se réchauffe de nouveau.


Sainte-Catherine - Saint-Genoux (à 5h14) : 11,2 km - 337 mD+ en 1h45


C'est parti pour quelques kilomètres légèrement vallonnés, plutôt roulants, et un peu givrés, avec de meilleures sensations qu'avant le ravito. En plus à partir de là je connais bien le parcours. Et je sais donc qu'on arrive très vite sur la courte mais intense descente du Bois d'Arfeuille. C'est caillouteux, c'est boueux, comme prévu, et je suis toujours très à l'aise là-dedans, sauf que j'ai un peu de mal à doubler, donc j'y vais tranquille, en gagnant quelques places quand même. Et là, le troupeau est à l'arrêt. Une énorme flaque barre le chemin qu'on contourne donc un par un en tâchant de ne pas glisser. L'affaire prends quelques minutes mais pas trop (sinon j'aurai fini par couper droit dans l'eau moi !) et juste après on attaque la grosse nouveauté, la grosse difficulté : la montée du Rampeau et ses 180 mD+ pour 750 m de long avec quelques passages à 30%. Ca pique un peu par où ça passe, mais justement, ça passe. Heureusement le terrain n'est pas glissant, et dans une grande lenteur, un pas après l'autre je me hisse en haut de ce mur en moins d'un quart d'heure.

On est alors au point culminant du parcours, avec la vue en face sur Saint-André-la-Côte et à droite sur les lumières de la vallée du Rhône... pendant ce temps mes jambes relancent au petit trot.

Arrive alors la "sympathique" descente du Bois des Marches. L'un de mes passages préférés avec de la boue bien mouillée, des cailloux, des dépassements contrôlés, bref ça m'amuse ! Jusqu'à ce que le chemin devienne beaucoup plus civilisé et roulant jusqu'au petit ravito de Saint-Genou.

Cette année, l'orga (excellente au demeurant) avait prévu ici un ravitaillement uniquement liquide. J'y fait un très bref arrêt pour boire un peu de thé, en mettre un peu dans les bidons trop froids, et je repars avec un bout de banane dans la bouche... oui, il n'y avait pas que du liquide finalement.


Saint-Genoux - Soucieu (à 6h58) : 12,8 km - 308 mD+ en 1h48


Place maintenant au fameux enchaînement des montées et descentes dans les bois : Bois de Pindolay, Bois de la Gorge, Bois de la Dame, Bois de Bouchat. Et ça, ça use ! Je sens bien la fatigue physique, j'ai même l'impression d'avoir le ventre un peu bloqué (finalement c'est le haut des abdos qui fatiguait), et je commence à devoir me retenir dans les descentes car ça tape bien dans les jambes, surtout sur les chemins givrés, aussi durs que du bitume.

Déjà dans le Bois de Pindolay je ressentais le besoin de m'évader en tapotant ce message sur Facebook : "40 e km pas facile mais ça gère". Puis la très longue remontée du Bois de la Dame a achevé les quelques bonnes sensations qui pouvaient me rester. Il me tarde alors d'arriver à Soucieu, et j'ai vraiment envie de voir le soleil se lever, mais je sais que je dois encore patienter un bon moment pour ça, alors j'avance, et dès que ça ne grimpe plus, je relance.

Pas bien frais à Soucieu

A la sortie du Bois de Bouchat, je sais que les kilomètres très roulants jusqu'à Soucieu peuvent être longs, donc je débranche, je trottine encore bien, et finalement j'arrive assez vite au ravito tant attendu.


Je erre quelques instants le temps de reprendre mes esprits (en prenant la photo ci-dessus), et je file vers le thé et la soupe (en piquant un peu de saucisson et de fromage au passage).





Soucieu - Chaponost (à 8h11) : 8,8 km - 102 mD+ en 1h13


Je crois être resté 7 ou 8 minutes à Soucieu, mon plus long arrêt, mais ça va, je n'ai pas l'impression d'avoir gaspillé du temps, et j'en repars avec des bidons bien tièdes, complétés avec du thé.

Malgré les bienfaits de cette pause, je suis bien atteint mais heureusement assez lucide pour bien gérer les portions de route légèrement verglacées en sortant de Soucieu.

Par contre je redoute un peu l'enchaînement Furon-Garon surtout si c'est très boueux. Heureusement pour moi, un petit glissement de terrain ayant eu lieu le matin le long du Garon a contraint les organisateurs à nous faire prendre la gentille petite descente qui va droit sur la passerelle du Garon, directement. On coupe donc le parcours initial d'un bon kilomètre et de 50 mD+. Moi ça me va.
Le long du Garon je profite des premières lueurs du jour sur les prés givrés.



La seule difficulté qui me sépare de Chaponost est donc le raide chemin des Lapins. Comme toujours, je suis lent, mais ça passe bien, et je peux relancer en haut et je déroule gentiment, à l'aube, en direction du ravito de Chaponost.

J'y fait un très bref arrêt le temps d'un café.


Chaponost - Lyon (à 9h38) : 10,9 km - 226 mD+ en 1h27


Le jour se lève, il n'y a plus qu'à finir le travail sur un parcours que je connais par coeur jusqu'à Lyon. J'ai vite calculé que le sub-9h30 n'était pas jouable, et j'y vais donc sans pression, en courant toujours quand je le peux, mais sans me faire plus violence que ça. Je profite du superbe levé de soleil sur les plantations de sapins de Noël givrés, et aussi des encouragements de Christian... que je croise alors qu'il rentre chez lui en voiture après avoir bouclé la course en 7h20 (!!).



Ca fait maintenant longtemps que je n'ai plus de très bonnes sensations, que j'ai du mal à accélérer en descente, mais je continue de pouvoir trottiner, les côtes de Montray et du Parc Aventure ne me font pas si mal que ça, j'arrive encore à relancer, je pense même que tout compte fait, je vais finir moins fracassé qu'il y a deux ans.

A Sainte-Foy je suis toutefois trop cuit pour pouvoir prendre le rythme d'un Bernard incroyable qui fini la 180 sur les chapeaux de roue, je le laisse filer.

Juste pour rigoler, je tente la descente des marches du Grapillon deux par deux... enfin je le tente une fois, et je me rend compte que ça tape beaucoup trop, alors je descends ça normalement, comme des escaliers normaux, et ça va bien.

Je longe la Saône, je fonce (tant que peut se faire) sur le pont Raymond Barre, j'entre dans la Halle, je lève les bras, je suis content... j'ai franchi l'arche d'arrivée en 9h37'58" et c'est génial !

Content ! 

Je suis très satisfait par mon temps, même si je fais plus de 9h30, car j'ai beaucoup couru , dès que c'était possible, je n'ai donc rien lâché, et j'ai passé très peu de temps aux ravitos. Je ne pense pas que j'aurais pu faire mieux, et ça, ça me plait.

A l'arrivée je passe une vingtaine de minutes à discuter avec Laurent, Patrice et Patricia, ça fait plaisir de les voir. Puis arrive l'incroyable Jean-Mi qui boucle ça monumentale saison par une belle 180... en t-shirt !

Il est top Jean-Mi !

Puis je vais chercher mon t-shirt finisher, je me change, et il est temps de rentrer me doucher avant d'attaquer immédiatement la récup avec un gros brunch entre amis !!





Et voila une saison 2016 bien terminée.




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