dimanche 18 novembre 2018

Paire de raids - n°1 - Le Puy Firminy


Les photos - Le film

Mon challenge de cette fin d’année 2018 est d’enchaîner, à deux semaines d’intervalle, le Raid Le Puy - Firminy et la SaintéLyon. Et puis ça fait quand même un an que j’ai envie de le finir ce Raid LPF (retour sur 2017).

Le samedi 17 novembre, après une bonne longue nuit qui se termine à midi, je retrouve Jean-Claude, Paul, Gilbert et Jan à 16h45 sur le quai de la gare Part-Dieu.
Après deux heures de papotage dans le train nous nous mettons à table dans une bonne pizzeria du Puy pour manger notre ration de pâtes, et un bon tiramisu aussi.

Le carton et la loupiote
Un peu moins de deux kilomètres de balade digestive et nous voici au Stade Lafayette, le site de départ de la course où nous aurons le temps de nous poser tranquillement après avoir récupéré notre carton (pas de dossard ici, mais un carton à tamponner) et le petit cadeau de l’orga qui est une petite loupiote jaune à accrocher au sac. Ajouté au gilet jaune obligatoire, ça nous permettra d’être bien vus par les voitures que nous ne manquerons pas de croiser en pleine nuit puisqu’une grande partie du parcours se fait sur route ouverte.

Un peu avant 23h je vais mettre le nez dehors pour prendre la température avant de me mettre en tenue. Il fait frais, mais pas trop, dans les 2°C, avec un ciel dégagé et pas de vent. Attention donc à ne pas s’habiller trop chaudement et à éviter l’erreur de l’an dernier où j’avais trop transpiré au début dans des vêtements pas assez respirants, ce que j’avais ensuite payé en ayant de plus en plus froid à cause de l’humidité. D’ailleurs ça m’a bien servi de leçon et j’ai investi dans des vêtements plus adaptés, sur le papier. Etant donné qu’il n’a pas encore fait froid cet automne je n’ai pas pu tout tester…
Je m’habille donc ainsi, de bas en haut :
- Chaussettes Kalenji
- Chaussures Asics GT2000-5
- Caleçon Kalenji
- Collant chaud Kalenji
- Short Kalenji par-dessus pour avoir des poches à disposition
- Première couche chaude et respirante Helly Hansen
- Maillot de vélo Mavic (encore des poches !)
- Veste Cimalp Blizzard 2, toute neuve et qui se révélera parfaite pour ces conditions.
- Le gilet jaune de la voiture
- Buff Kikouroù
- Gants légers Kipsta

Vers minuit moins le quart tout le monde est là (dont un joli contingent de Kikouroù), tout le monde est prêt et nous sommes 450 à nous réunir devant les tribunes du stade, sous la pergola qui fait office d’arche de départ. Tout le monde est content d’être là, ça rigole, et à 0h01, sous les ordres du starter, au compte à rebours, 3, 2, 1, … , ça rigole encore plus car le pistolet n’a pas marché ! Deuxième essai, pas mieux, alors la course sera lancée à 0h03 sur un « Bon… allez-y. »

Le départ au stade Lafayette
C'est donc parti, avec un peloton dans le désordre : des marcheurs à l'avant, des rapides à l'arrière, moi je ne sais où. Donc on double on se fait doubler, le tout sans encombres, il y a de la place.
Je suis Thierry et Sébastien un court instant, puis conscient qu'ils sont plus rapides que moi, je les laisse filer pour prendre mon rythme. Mais j'ai un peu du mal à m'y mettre pendant la première heure. Je ne me sens pas mal mais j'ai déjà l'impression que je transpire un peu trop, puis que ma tête n'est pas assez couverte, puis que si ça se trouve je vais partir trop vite. Bref, je me pose plein de questions relatives à mes soucis de l'an passé tout en essayant de ne pas me laisser envahir par des doutes inutiles, on verra bien, y a pas de raison que ça n'aille pas, et puis les étoiles dans le ciel sont vachement belles, voila qui me change les idées avec des pensées un peu plus positives.
Les pains au chocolat de Malrevers


A force de cogiter le temps passe vite et à 1h15 me voici déjà à Malrevers (km 12), au premier ravito. Je bois un verre de sirop de citron, mange mon pain au chocolat de rigueur, fais tamponner mon carton et ne m'attarde pas plus. Je repars en marchant le temps de finir de manger et de sortir les écouteurs. Je sentais depuis un moment que j'avais besoin de musique. L'effet escompté se produit, les premiers riffs déboulent, je repars au petit trot, je rentre dans ma concentration, cette fois je suis bien dans ma course, je n'ai ni chaud ni froid ni mal nulle part, c'est parti !



Petite montée, petite descente, puis grosse montée jusqu'à Coindet, où on peut enfin marcher un peu. Car ce qui caractérise cette course c'est que presque tout se fait en courant !
La bonne surprise c'est que ma marche en côte est super efficace, un pas puissant auquel je ne suis pas habitué, du coup je double du monde, et notamment Patrice que je retrouve à 2h10 juste avant le petit ravito de Coindet (km 19), duquel je repartirai très vite, avant lui.

Il y a maintenant une longue portion très roulante jusqu'à Beaux. C'est sur ces kilomètres de route que j'avais dégoupillé l'an dernier. Heureusement cette fois tout va bien, je me sens au top.

Dans la nuit noire de la Haute-Loire
Et pourtant le froid s'est installé sur la course. Les voitures garées sont bien blanches et à l'approche de Beaux on entre dans un brouillard givrant rendant la route piégeuse. Heureusement je ne glisse pas et pénètre à 3h15 dans la salle du ravito de Beaux (km 29), dans les mêmes temps que l'an dernier, mais cette fois, je n'en resterai pas là !
La bonne soupe de Beaux

Je prends quand même le temps d'avaler une bonne soupe chaude qui fait du bien, mais comme je le disais à Jan et Patrice, il ne faut pas trop s'habituer au confort, et ressortir affronter la route, le brouillard et le froid. Au passage je déconseille aussi à Patrice d'abandonner ici (il avait vaguement émis cette idée), j'en sais quelque-chose, ce n'est pas une bonne idée...


Après dix minutes de pause je reprends la route. Les kilomètres qui suivent sont plongés dans le brouillard. On n'y voit pas à vingt mètres et il faut être très vigilent pour ne pas louper le balisage. Ca a l'avantage de vite me remettre dans ma concentration et d'oublier qu'en sortant d'un ravito on se les gèle bien pendant une dizaine de minutes le temps de se remettre en température.

Alors qu'on tourne à gauche pour prendre un vrai chemin un peu caillouteux qui descend nettement vers la Loire, le brouillard s'estompe, et je dévale joyeusement jusqu'au pont de Bransac (km 36) qui enjambe la Loire avant d'attaquer la côte de la Croix de l'Orme. La montée se passe bien, j'ai toujours mon bon pas puissant qui va bien. C'est après la côte, sur les longs faux plats tout en relance, que je commence à sentir la fatigue. Ca se durcit et c'est bien normal après 38 km. Il en reste encore 30 à gérer, mais ça ne m’inquiète pas plus que ça, je suis dans un bon jour (enfin une bonne nuit), et je me contente de penser que le prochain ravito n'est plus très loin.

A la Boule de Confolent

A 4h50 j'entre dans la pittoresque salle de la Boule de Confolent (km 42), un bar à l'ancienne où une bonne pause ravito me fera le plus grand bien, avec notamment du thé et un pain au chocolat. Et là, surprise, Thierry et Mathieu sont là... ne sont que là devrais-je dire ! Normalement ils sont bien plus forts que moi, mais voila, ils ont loupé une balise et ont perdu une bonne vingtaine de minutes. Ils repartiront quelques minutes avant moi de Confolent.


Kikouroù est dans la place à Confolent... bien joué Laurent !

Sans trop m'en rendre compte, je me suis quand même arrêté presque un quart d'heure à Confolent, mais il y en avait besoin. Je repars donc peu de temps après Thierry et Mathieu que je vais garder en point de mire pendant toute la remontée qui suit le Pont de Lignon, avant de les perdre de vue à l'occasion d'une pause technique, au début de la longue ligne droite de deux kilomètres qui traverse Monistrol-sur-Loire.
Un sandwich, une soupe,
un Thierry...


Trois quarts d'heure après être parti de Confolent, donc à 5h50, j'entre déjà dans la salle des associations de Monistrol (km 49) pour un autre ravito où je retrouve bien sûr Thierry et Mathieu autour d'une soupe bien salée.

Encore un petit quart d'heure d'arrêt qui me permet de repartir sur un bon rythme. Je trottine encore bien et ma marche en côte est toujours satisfaisante. Le repos pris sur les ravito est clairement bénéfique. Je double et ne me fais jamais doubler, ce qui est très bon pour le moral. Il n'y a bien que Thierry et Mathieu que je n'arrive toujours pas à rattraper.


Et à 6h50, c'est juste après eux que j'entre dans le ravito de La Chapelle-d'Aurec (km 55). Ils en repartent presque aussitôt, et moi quelques minutes plus tard. Je les perds donc de vue mais je ne doute pas que je les retrouverai au prochain arrêt.

Alors que mes jambes me permettent encore de trottiner à bonne allure, ma frontale commence à clignoter, signe que la batterie arrive au bout du rouleau. Elle passe en éclairage minimum mais ça suffit car il commence à faire jour. Tant mieux, j'avais vraiment la flemme de prendre la batterie de secours qui est au fond du sac.

Dommage pour le levé de soleil, on n'y aura pas droit car il fait bien gris ce matin, alors que j’entame le kilomètre le plus fun du parcours puisqu'il s'agit du seul single purement trailesque de la course : une bonne descente dans les gorges de la Semène et une grosse remontée en face. Je m'amuse bien dans la descente et ne souffre pas trop dans les pourcentages de la montée, qui se radoucit à partir de Lafayette.

Début du single des gorges de la Semène

Au fond coule la Semène

Lafayette (km 63), c'est surtout le lieu tant attendu du dernier ravito. Celui où on mange LA crêpe ! Ca sera au Nutella pour moi svp Madame. Sur ce, il est 7h55 et je ne m'attarde pas et mange ma crêpe en marchant. C'est que j'ai une course à finir et que Firminy n'est plus très loin. Et puis je n'ai pas vu mes deux compères que je pensais retrouver là. Ca m'étonne un peu. Ils ont dû envoyer fort. Je vais quand même voir si j'arrive à les rattraper dans la dernière descente...


J'avance bien dans cette descente douce et roulante avec vue sur Firminy, mais toujours pas sur Thierry et Mathieu. Mais je n'y pense pas trop, je suis surtout content d'avoir l'arrivée à portée de main, même si je sais qu'il va falloir y remonter, à l'arrivée. Et juste avant le début de cette dernière côte, en entrant dans Firminy je tombe sur cet âne totalement improbable ! Obligé, je m'arrête pour mon traditionnel selfie (je suis bête des fois...) !


Ca c'est fait, maintenant je vais essayer de m'accrocher aux deux gars qui sont juste devant, des fois que je puisse les doubler dans la dernière montée (je suis vraiment bête des fois !). Sauf qu'il se remettent à courir et que je suis au taquet aussi. Je ne les aurai pas mais au moins la côte aura été vite avalée à ce rythme !

Et c'est ainsi qu'à 8h30, après 68 km d'une course qui se sera super bien passée, je passe sous l'arche et entre dans la salle du CLCS pour faire valider mon carton et ma 80e place au classement.
Mathieu et Thierry à l'arrivée

Bernard est là, content de le voir, mais où sont Thierry et Mathieu ? Pas là me dit-il... comment c'est possible ça ? En fait c'est juste qu'à La Chapelle-d'Aurec ils ont encore loupé une balise... tiens les voila qui arrivent.


On prend le temps de se remettre de nos émotions et de se changer pendant que les copains arrivent au compte-goutte, tous contents. Puis on va se délecter des saucisses-lentilles qui nous attendent au réfectoire (avec un verre de Beaujolais nouveau pas bon).

C'est autour de ce bon repas puis d'une petite bière que se termine cette super aventure dans le néant nocturne de la Haute-Loire avec plein de copains et de sourires.

FIN


Un dernier mot pour dire que je ne reprends la course à pied que légèrement le samedi suivant, car le maître mot est "repos", avant le deuxième raid :  la SaintéLyon le 2 décembre.












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